Résumé d’un article publié dans le Christian Science Monitor (CSM) du 9 novembre 2010
Par Point de Bascule
Le 31 octobre dernier, des hommes armés ont attaqué l’église Notre-Dame du Salut de Bagdad en Irak. Suite à la tragédie, le CSM a publié un article qui établit un parallèle entre l’exode des juifs irakiens de 1940 et celui des chrétiens d’aujourd’hui. À l’époque, une communauté juive dynamique constituait une partie intégrante de la société irakienne. Aujourd’hui, seuls des récits historiques peuvent encore attester de la présence de cette communauté sur le sol irakien bien qu’elle y ait vécu depuis l’époque babylonienne.
Le premier ministre irakien Maliki a confié à Mgr Matoka de l’église syriaque d’Irak qu’il n’avait pas pu stopper la dernière attaque parce que les forces de sécurité nationale avaient été infiltrées par des traîtres. « C’est la seule raison que semblent pouvoir fournir les autorités gouvernementales pour expliquer les attaques meurtrières à l’encontre des chrétiens », a fait remarquer l’évêque.
Moins de fidèles qu’à l’habitude vinrent assister aux messes célébrées le dimanche après l’attaque. Les femmes chrétiennes ont recommencé se couvrir les cheveux lorsqu’elles quittent la maison afin d’éviter d’attirer l’attention. C’est une pratique à laquelle on n’avait pas assisté depuis les violences sectaires de 2006-07. L’évêque Matoka dont l’église a été attaquée en 2004 a déclaré : « Il n’y a plus d’électricité, plus d’eau potable, les rues sont délabrées. Il n’y a plus de travail pour les gens. »
Avant cette attaque, les chrétiens d’Irak représentaient un pourcentage disproportionné des réfugiés irakiens dans le monde. Dans le but de stopper ce flux migratoire, le gouvernement irakien a demandé aux pays européens de ne pas accepter ses citoyens en fonction de leur religion.
Note de PdeB: Cette situation rappelle la discrimination que des employés musulmans du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) firent subir aux chrétiens d’Irak en 2007 lorsqu’ils ignorèrent leur demande de statut de réfugié de façon concertée.
Une des victimes de l’attaque du 31 octobre qui était sur le point d’être transportée en Europe pour aller se faire soigner a déclaré : « J’étais l’une de celles qui voulait revenir mais nous allons tous quitter maintenant ». « Ce qui nous arrive c’est ce qui est arrivé aux juifs », a dit un autre membre de la communauté.
Bien que des milliers de chrétiens ait été tués sous le régime ottoman d’Irak il y a près d’une centaine d’années, l’attaque de la semaine dernière contre l’église Notre-Dame-du-Salut de Bagdad est la pire de l’histoire récente du pays.
« Ils ne nous tuent pas parce que nous sommes Irakiens mais parce que nous sommes chrétiens. C’est différent si je suis tué par une bombe ou lors d’un accident. Je ne dirai pas que je meure à cause du christianisme mais ils sont néanmoins entrés dans l’église en sachant fort bien qu’il n’y avait que des chrétiens à l’intérieur. Nos leaders demandent aux chrétiens de faire preuve de patience, d’avoir le courage de vivre main dans la main avec les musulmans… ‘Pourquoi sommes-nous en train de quêter? Dites-moi, je vous en prie? Pourquoi? Pour qu’ils nous laissent survivre?’ », a déclaré le Père Douglas al-Bazi.
« Il est certain que je ne peux plus demander à personne de rester », dit-il. « Tout le monde me dit ‘Père je suis désolé mais je dois quitter. ‘ Ne vous excusez pas. Personne ne vous pousse à mourir, quel est l’avantage de mourir? ‘ »
Lire l’article au complet du Christian Science Monitor à
http://www.csmonitor.com/layout/set/print/content/view/print/342099
Voir aussi : Les chrétiens en Irak en photos
http://www.csmonitor.com/CSM-Photo-Galleries/In-Pictures/Christians-in-Iraq
À consulter:
Discrimination contre les réfugiés chrétiens d’Irak par des employés musulmans de l’ONU
Jason Kenney s’engage à faciliter l’immigration des chrétiens persécutés du Moyen-Orient au Canada