Extrait d’un texte de Caroline Fourest publié dans le Temps de Genève, le 5 juin 2007
«Depuis le 11 septembre, les opinions publiques européennes naviguent entre deux précipices.
Le premier précipice, dicté par la crainte justifiée de l’intégrisme, consiste à ne plus distinguer le terrorisme ou sa souche idéologique – l’islam politique liberticide, c’est-à-dire l’islamisme – de l’islam. Au risque de confondre le danger représenté par ce phénomène politique avec une forme d’«islamisation de l’Europe», comme s’il s’agissait d’un mouvement de masse déferlant sur le continent. Cette confusion repose sur une erreur de diagnostic: l’islamisme est une idéologie qui séduit au-delà des frontières et non une «maladie» importée dans les bagages de l’immigration.
La nuance échappe peut-être à certains mais elle doit être prise en compte si l’on ne veut pas adopter des mesures xénophobes, inefficaces contre les intégristes et injustes envers les immigrés. Je pense notamment au cas célèbre d’Ayaan Hirsi Ali, cette députée néerlandaise d’origine somalienne, sans doute l’une des plus brillantes incarnations de la résistance à l’islamisme, que l’Europe a perdue au profit de l’Amérique.»
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Caroline Fourest est l’auteure d’un ouvrage sur le double discours de Tariq Ramadan, «Frère Tariq», et vient de publier «Le Choc des préjugés: l’impasse des postures sécuritaires et victimaires» (Calmann-Lévy).