Note de la rédaction:
Dès que la question de la montée du radicalisme islamique refait surface, on tente d’étouffer toutes discussions pour éclaircir les causes de cette montée évidente en Amérique du Nord, et surtout au Québec. La rectitude politique et le vouloir-croire-plutôt-que-savoirpermettent aux universitaires, aux journalistes ou aux médias en général, d’éviter d’entrer dans le vif du sujet. On se contente de répéter les explications habituelles ou de limiter les dégâts, avec des banalités comme:
– « Ce n’est qu’une minorité de musulmans »
– « Ces gens ne sont pas de vrais musulmans »
– « L’islam a été pris en otage par une minorité « d’extrémistes » (et ce sont des marginaux…)
– « Ce n’est pas l’islam qui est en cause »…
Il ne faut surtout pas explorer les questions théologiques (que les radicaux soulèvent parfois eux-mêmes pour justifier leurs actions ou pour expliquer leur popularité «croissante») ni tenter de comprendre pourquoi les extrémistes se réfèrent aux textes de l’islam-officiel pour commettre des actes de violence ou de terrorisme…)
Chez nous, un des leaders et porte-parole du mouvement Présence Musulmane (une organisation intimement liée à l’Institut du Nouveau Monde), Salah Basalamah, a obtenu une tribune au journal La Presse pour écarter des propos aussi racistes et ségrégationnistes que ceux que l’imam Al Hayiti propage sur le Web.
– La journaliste couvrant le sujet, n’a évidemment pas jugé pertinent de faire les vérifications qui s’imposent sur le leader de Présence Musulmane ou de vérifier les «références scripturaires musulmanes» auquelles il fait allusion:
« C’est «une opinion marginale et absolument non représentative …» ou « Ses propos ne reflètent absolument pas la compréhension majoritaire de nos références scripturaires musulmanes ni la façon d’exprimer notre sentiment d’appartenance à cette société.»
Lire: L’imam dit avoir été cité «hors contexte» par Émilie Côté, La Presse, le 19 décembre 2008
Voici quelques extraits qui nopus aidereront à mieux comprendre le sujet et l’importance de l’article suivant:
« Ce vendredi-là, il a invité les musulmans à faire davantage. Citant un verset du Coran, Radwa a déclaré que les musulmans se devaient d’aimer les non-musulmans. (ndlr: Est-ce normal d’exiger quelque chose d’aussi évident, surtout lorsque les prosélytes de l’islam-officiel présentent leur religion comme « une religion de paix » ????)
Au milieu du sermon, Jude Kenan Mohammad, 20 ans, actuellement recherché pour sa participation présumée au complot, s’est mis à crier « Kufr ! Kurf», le mot arabe pour hérésie.
Deux autres hommes l’ont appuyé et déclaré que Radwan avait mal interprété le verset en question. Ils ont soutenu qu’Allah demande seulement aux musulmans de se montrer justes envers les non-croyants, mais pas de les aimer. »
Muslims divided on other faiths (Musulmans divisés sur la question des croyances des «autres»)
Par YONAT SHIMRON, The News and Observer
Dimanche le 16 août 2009
Traduction Point de Bascule
RALEIGH – La communauté musulmane de Raleigh a. été ébranlée il y a près d’un an, bien avant qu’on accuse huit hommes de complot pour commettre des actes terroristes. Tout a commencé au début d’octobre quand Hamdy Radwan s’est levé pour prêcher le sermon du vendredi à l’association islamique de Raleigh.
Radwan, un professeur de physiothérapie, originaire d’Égypte et imam à temps partiel, était connu pour encourager les musulmans à nouer des relations plus étroites avec les non-musulmans.
Ce vendredi-là, il a invité les musulmans à faire davantage. Citant un verset du Coran, Radwa a déclaré que les musulmans se devaient d’aimer les non-musulmans.
Au milieu du sermon, Jude Kenan Mohammad, 20 ans, actuellement recherché pour sa participation présumée au complot, s’est mis à crier « Kufr ! Kurf», le mot arabe pour hérésie.
Deux autres hommes l’ont appuyé et déclaré que Radwan avait mal interprété le verset en question. Ils ont soutenu qu’Allah demande seulement aux musulmans de se montrer justes envers les non-croyants, mais pas de les aimer.
Les esprits se sont échauffés et il a fallu l’intervention des gardiens de sécurité de la mosquée pour rétablir l’ordre.
Cet incident, mineur de l’avis de la majorité des témoins, est tout de même révélateur d’un conflit au coeur des communautés musulmanes. Jusqu’où les musulmans peuvent-ils se lier d’amitié avec les gens d’autres religions et leur témoigner de l’affection?
La réponse à cette question apparaît pressante à la suite de l’arrestation, le 27 juillet dernier, de sept hommes, accusés de complot pour commettre des actes terroristes à l’étranger. Ces arrestations ont stupéfié bien des musulmans qui croyaient que la communauté de Raleigh était incapable d’un tel complot.
«Je pense que le dialogue interreligieux est non seulement recommandable – mais nécessaire» affirme Lali Zehmat, un membre de cette communauté.
Mais à la suite des arrestations, de nombreux musulmans de Raleigh se demandent si ce point de vue est largement partagé dans la communauté. La question se pose également pour d’autres communautés musulmanes aux États-Unis, a qui l’on a reproché de former des terroristes.
Quelques heures après avoir interrompu le sermon, Jude Kenan Mohammad a pris l’avion à l’aéroport international de Raleigh-Durham pour se rendre au Pakistan. Quelques jours plus tard, il a été appréhendé par des agents du service de renseignement pakistanais pour avoir tenté de pénétrer des zones tribales près de la frontière de l’Afghanistan.
Selon les documents d’inculpation du gouvernement américain, Jude Mohammad avait l’intention de participer à un djihad violent là-bas. Recherché par la justice américaine, on croit qu’il est toujours au Pakistan.
Mohammad tout comme son mentor, Daniel Boyd, présumé chef de la bande des hommes arrêtés, prônent non seulement la séparation d’avec les non-musulmans, mais également la guerre contre eux.
Pour Boyd, prêcher l’amour envers les non-musulmans, équivaut à abandonner l’islam.
Tout cela est ressorti à une audience pour déterminer si les sept hommes soupçonnés de terrorisme pouvaient être libérés en attendant leur procès. Le juge a rejeté leur requête.
L’une des pièces à conviction présentées à cette audience, est un enregistrement d’une conversation où l’on entend Boyd dénoncer les non-musulmans et des musulmans.
Boyd, âgé de 39 ans et père de 5 enfants, parle avec mépris des musulmans qui immigrent aux États-Unis et qui veulent seulement améliorer leur sort et gagner de l’argent.
«Si vous vivez avec les infidèles et que ceux-ci sont à l’aise avec vous, c’est que vous avez quitté l’islam.»