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TORONTO – Un britannique reconnu coupable d’accusations liées au terrorisme avait l’intention d’utiliser Toronto comme base pour l’envoi de recrues dans des camps d’entraînement au Pakistan, selon les éléments de preuve déposés lors de son procès à Londres.
Dans des discussions en ligne saisies par la police anti-terrorisme britannique, Aabid Khan a parlé de louer des sous-sols d’appartements autour de Toronto, où les recrues pourraient séjourner avant et après leur formation outre-mer sur le maniement des armes.
Les échanges Internet montrent comment Khan utilisait l’Internet pour recruter des hommes pour voyager au Pakistan et y suivre ce qu’il appelait «une formation de commando». Il a dit que son but était de «causer des problèmes aux koufars [non-musulmans] … de susciter la crainte et la panique dans leurs pays».
L’homme de 23 ans de West Yorkshire a visité Toronto en 2005 et aurait rencontré des membres de ce qui est appelé les «18 de Toronto ». Il a été arrêté au Royaume-Uni en 2006, plusieurs jours après que la GRC commence l’arrestation des 18 de Toronto. Ces derniers ont été accusés de faire partie d’un groupe terroriste qui aurait comploté pour prendre d’assaut les édifices du Parlement à Ottawa et faire exploser des camions piégés dans le centre-ville de Toronto.
Un mineur de Toronto a été condamné à Brampton en Ontario pour son rôle dans le groupe le mois dernier. Dix autres sont encore en attente de procès, dont un homme accusé d’avoir voyagé au Pakistan pour y suivre une formation. Khan a été condamné à 12 ans de prison.
Le chercheur en matière de terrorisme Evan Kohlmann a assisté au procès et a écrit à ce sujet dans un rapport publié par la Fondation NEFA, décrivant Khan comme un adepte de l’idéologie d’Al-Qaïda.
«Il traquait des jeunes vulnérables et en faisait des recrues à sa cause, en utilisant les chats Internet pour les attirer et ensuite les inciter au combat», a écrit M. Kohlmann. «Il a organisé leur passage au Pakistan pour une formation sur le terrorisme, et a parlé d’une bataille mondiale».
La transcription des conversations de Khan en ligne a été déposée comme élément de preuve à son procès. Aucun des participants n’utilisait son vrai nom, mais les procureurs de la Couronne ont dit que Khan s’identifiait comme Umar Khattab et Abu Umar.
«Toronto» apparaît à plusieurs reprises dans les discussions. Les auteurs discutaient aussi à savoir s’ils devaient s’entraîner avec les groupes terroristes pakistanais Jaish-e-Mohammed ou Lashkar-e Tayibba.
Ils ont aussi parlé de ceux qui « viendront avec nous », dont certains sont identifiés comme étant «à Toronto», et ils estimaient le coût des billets d’avion de Toronto à Lahore.
Dans un échange, un internaute identifié comme Ismiyy dit à Khan: «J’ai besoin de conseils … Je parlais à mon père à propos de j (ndlr: djihad), et il est d’accord avec le principe, mais il continue de me dire qu’il y a beaucoup plus que l’on peut faire que de juste partir et tout laisser derrière … et il dit que c’est mieux de rester ici et de se préparer de manière à en faire plus».
«Il a raison dans un sens», répond Khan: «à en faire plus … selon ma compréhension, les attaques sont autorisées à travers le monde alors, dans ma vision, le monde est un champ de bataille, tout, ou presque, est une cible».
«Ouais», répond Ismiyy.
«Donc, si tu peux trouver une grosse cible et la détruire, disons comme une base militaire au Royaume-Uni, alors loué soit Allah», écrit Khan.
Les auteurs se montrent peu soucieux de la sécurité dans leurs discussions, bien que l’un d’eux ait demandé: «Êtes-vous du SCRS?» SCRS est l’acronyme du Service canadien du renseignement de sécurité, qui enquêtait sur le groupe à l’époque. Ils se réfèrent également au Pakistan comme le «pays du curry», «j land» et «pak».
Un internaute demande combien d’argent ils auront besoin d’apporter à l’étranger. «Pas beaucoup», dit la réponse. «Mais ils vont vous envoyer au Cachemire … et vous aurez besoin d’argent là-bas pour la nourriture, les déplacements par autobus et l’hébergement».
Mais il a dit que les « muj » (ndlr: moujahidin) prennent aussi l’argent, les fusils et les «radios de combat» des « ennemis tués ».
«Est-ce qu’on tire dans la tête ou le corps de l’ennemi», demande un internaute.
«Si possible, un coup dans la tête», répond Khan.
Voir aussi:
Camp d’entraînement pour terroristes en Ontario
Canada – Procès d’un présumé terroriste à Toronto. Il voulait décapiter le Premier ministre