Nous avons publié hier une brève sur le projet du gouvernement indonésien d’interdire la secte musulmane Ahmadi considérée comme hérétique par la plupart des musulmans. Les Ahmadis du Canada ont réagi aujourd’hui.
Les Ahmadi de la région de Toronto ont fait parler d’eux il y a quelques mois en relation avec Peace Village, la première enclave musulmane au Canada.
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MISSISSAUGA, ON, April 21 / CNW / – La Communauté musulmane Ahmadi du Canada exprime sa grave préoccupation au sujet de la recommandation du Conseil indonésien des oulémas d’interdire la secte musulmane ahmadi. Selon ce que rapportent les médias, une équipe du gouvernement indonésien prépare un décret qui interdira la secte ahmadi. S’il est adopté par le gouvernement indonésien, un tel décret aurait pour conséquence la violation du droit constitutionnel à la liberté de religion des membres de la communauté Ahmadi et aboutira à la saisie de mosquées et d’autres propriétés religieuses.
Les membres de la communauté musulmane Ahmadi en Indonésie sont des citoyens pacifiques et respectueux de la loi, ayant vécu pendant des décennies en Indonésie conformément à leur devise: «L’amour pour tous, la haine pour personne». Un récent rapport de la CBC (ndlr : réseau anglais de Radio-Canada) a fait observer que, malgré cette longue histoire d’une existence pacifique, la récente vague de violences et de troubles civils a été initiée et orchestrée par des extrémistes religieux venus de l’extérieur de l’Indonésie, principalement du Pakistan et du Moyen-Orient. En d’autres termes, l’absence de paix en Indonésie est fomentée par des non-Indonésiens qui prônent la violation de la constitution indonésienne.
Les extrémistes religieux préconisent la violation des droits constitutionnels et religieux des Ahmadi à cause de leur croyance dans l’essence prophétique de leur fondateur, Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908) de Qadian, en Inde. Cependant, la croyance en ce prophète subordonné est non seulement en harmonie avec les enseignements du Saint Coran, mais prophétisée par le Saint Prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui). Le fait de professer une telle croyance se situe dans le cadre des droits constitutionnels des membres de la communauté musulmane Ahmadi en Indonésie.
L’adoption de la recommandation du Conseil des oulémas indiquerait que le gouvernement indonésien et ses forces de l’ordre sont incapables de garantir la sûreté, la sécurité et les droits et libertés constitutionnels de citoyens pacifiques et respectueux des lois. Cet apaisement menace et compromet nécessairement les droits et libertés de tous les citoyens pacifiques et respectueux des lois en les laissant vulnérables aux attaques ou à l’instigation d’attaques menées par des extrémistes religieux.
L’histoire a montré que là où des extrémistes religieux sont apaisés, le résultat à terme est l’inévitable érosion des libertés constitutionnelles. Par conséquent, le gouvernement indonésien est exhorté à résister aux pressions exercées par des extrémistes religieux et à continuer de défendre le droit constitutionnel à la liberté de religion en Indonésie.
Voir aussi:
Indonésie – La secte musulmane Ahmadi déclarée hérétique et interdite
Peace Village près de Toronto – Première enclave musulmane au Canada