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VANCOUVER – Les Forces canadiennes feront une rare apparition dans une mosquée de la Colombie-Britannique ce soir. L’objectif est de susciter de l’intérêt chez les musulmans pour une carrière dans l’armée. Mais ce n’est pas tout le monde à la mosquée Burnaby Al-Salaam qui se réjouit de cette journée portes ouvertes.
Pour certains membres, une institution religieuse ne devrait pas être utilisée pour présenter l’armée canadienne. D’autres ne sont pas chauds à l’idée que la mosquée accueille un organisme qui est impliqué dans une mission de combat en Afghanistan où des musulmans sont tués.
Un porte-parole des Forces canadiennes a déclaré que l’événement ne vise pas à justifier la guerre ou une carrière militaire.
Le lieutenant-commandant Kris Phillips du Conseil canadien de la Défense nationale, Bureau des affaires publiques, a déclaré que la communauté musulmane canadienne, comme les femmes et les Autochtones, est sous-représentée dans les Forces. Et les séances d’information sont conçues pour fournir aux minorités une information directe et non filtrée.
Une autre réunion devait avoir lieu hier soir dans un centre communautaire autochtone de Vancouver.
Parmi les panélistes qui répondront aux questions ce soir, on compte le sous-lieutenant Wafa Dabbagh, une officier de marine et la première femme à porter le hijab dans l’armée canadienne.
L’événement a toutefois fait sourciller, et même choqué, certains membres de la mosquée.
L’étudiant Toshio Rahman a dit que c’est inapproprié pour les Forces canadiennes de recruter dans une mosquée.
«Quand il s’agit de quelque chose comme les forces armées, la marine, ou tout ce qui a à voir avec les questions de sécurité, je ne pense pas que c’est un bon endroit», a déclaré M. Rahman, 23 ans.
«Cela va l’encontre des idéaux de l’islam, en ce sens que nous sommes une religion pacifique, et nous essayons … à ce stade, de définir notre image dans le monde, et je ne pense pas qu’une image de violence ou une représentation de violence à la mosquée soit appropriée».
M. Rahman s’est dit opposé au rôle du Canada dans la mission de l’OTAN en Afghanistan. La perspective d’adhérer à une organisation militaire dont les troupes se battent dans un pays musulman est anathème pour de nombreux musulmans canadiens, a-t-il ajouté.
«Je ne suis pas d’accord avec les raisons pour lesquelles nous sommes allés en Afghanistan. Si c’était véritablement une mission de maintien de la paix, je serais d’accord. L’Afghanistan est beaucoup plus compliqué et je pense que la seule raison pour laquelle nous sommes allés là-bas c’est les États-Unis», a dit M. Rahman.
«J’ai entendu dire que les deux recruteurs sont musulmans. Je respecte ce qu’ils font. Je ne suis pas d’accord avec ce qu’ils font. Je ne pense pas que cela aiderait d’avoir des soldats musulmans canadiens en Afghanistan».
Toutefois, le directeur de la jeunesse de la mosquée, Imaad Ali, a déclaré que de nombreux jeunes musulmans sont intrigués par une carrière dans l’armée.
M. Ali, qui a contribué à l’organisation de l’événement, a déclaré qu’il aimerait voir plus de musulmans dans l’armée. La plupart des personnes qui ont exprimé leur opposition à l’événement, a-t-il dit, sont des professionnels éduqués. «Ils perçoivent l’armée comme un potentiel d’aller à la guerre et de se battre».
M. Ali a dit qu’il est en désaccord, ajoutant qu’il y a aussi un aspect patriotique à se joindre à l’armée. Beaucoup de ses contemporains, dit-il, «ne savent pas d’où est venue la démocratie, et que les gens ont dû se battre et sacrifier leur vie pour la gagner».
Les Forces canadiennes ont environ 200 musulmans, a dit M. Ali, alors que les militaires ne pouvaient pas confirmer ces statistiques.
M. Ali a noté que la grande majorité des membres des Forces canadiennes ne sont pas impliqués dans les combats.
Environ 2500 soldats sont stationnés en Afghanistan à tout moment. Il y a plus de 63.000 hommes et femmes dans les Forces canadiennes, et 44.886 réservistes, ce qui en fait l’un des plus grands employeurs au Canada.
Les Forces canadiennes ont fait des efforts pour attirer les femmes. Environ 37% des Forces canadiennes sont des femmes. Mais seulement 5,4% sont des membres des minorités visibles, et un peu moins de 4% sont des Autochtones. L’armée tient à augmenter ces chiffres pour être plus représentative de la société canadienne, a déclaré le Lieutenant commandant Phillips.
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