TORONTO – Un Canadien jadis soupçonné d’appartenir au réseau terroriste al Qaïda poursuit le gouvernement canadien pour l’obliger à le rapatrier du Soudan, où il est coinçé depuis des années.
Abousfian Abdelrazik demande à la Cour fédérale d’ordonner à Ottawa de le ramener au pays, cinq ans après qu’il eut été arrêté à la demande du Service canadien du renseignement de sécurité.
Le SCRS soupçonne M. Abdelrazik d’avoir entretenu des liens avec des cellules de militants islamiques extrémistes à Montréal vers la fin des années 1990. Aucune accusation n’a toutefois jamais été portée contre lui, ni au Canada, ni au Soudan.
La poursuite accuse le gouvernement canadien d’avoir délibérémment fait avorter les tentatives de M. Abdelrazik pour rentrer au Canada depuis le mois de juillet 2004, notamment en refusant de lui émettre un nouveau passeport, en rejetant secrètement une offre soudanaise de le renvoyer au Canada et en ayant omis de retirer son nom de la liste des individus interdits de vol.
Les avocats de M. Abdelrazik font valoir que le gouvernement “a contrevenu au droit du demandeur de rentrer au Canada en tant que citoyen canadien” et que la violation continue de ses droits “met en péril la vie, la liberté et la sécurité de demandeur, en l’exilant au Soudan”.
M. Abdelrazik réside actuellement à l’ambassade canadienne de Khartoum, mais il lui est impossible de quitter le Soudan parce que son nom se trouve sur une liste des individus interdits de vol.