Traduction de The West Returns to pre-Sept. 11 Thinking
Par Salim Mansur
Toronto Sun, le 12 septembre 2009
Traduction PdeBascule
Huit ans après les attentats du 11 septembre 2001, à l’origine de la «guerre contre le terrorisme» et des changements de régime en Afghanistan et en Iraq,la Bête islamiste (ou l’islamofacisme) est toujours vivante. La «guerre contre le terrorisme» telle que l’a définie l’ex-président George W. Bush, est chose du passé et les «opérations de contrôleà l’étranger» décidées par l’administrationde Barack Obama signifient un retour à ce qu’était le monde avant le 11 septembre.
On pouvait prévoir ce retour. Aucune démocratie ne veut être en guerre indéfiniment et la «guerre contre le terrorisme» a déjà duré bien plus longtemps que la décisive participation des Américains aux deux dernières guerres mondiales.
Mais en ce huitième anniversaire des attentats islamistes contre l’Amérique, on peut se demander si les États-Unis et ses alliés ont gagné, prolongé ou perdu la «guerre contre le terrorisme»: une question qui va continuer de hanter l’Occident pendant encore de nombreuses années.
Et parce que l’état de l’économie mondiale est redevenu la préoccupation majeure et que les démocraties concentrent à nouveau leurs énergies à régler leurs problèmes intérieurs, on peut prévoir que la bête islamiste va reprendre des forces et attaquer de nouveau le monde libre qu’elle déteste.
Multiculturalisme
Il faut dire que l’Occident en général n’a jamais pris totalement au sérieux la bête islamiste. Il y avait plusieurs raisons à cela – le pétrole, les relations avec le monde arabo-musulman, la géopolitique. Mais la cause la plus importante, à mon sens, est que les élites politico-intellectuelles continuent de soutenir activement le multiculturalisme.
Or c’est le multiculturalisme qui a empêché l’Occident à désigner l’ennemi et à comprendre sa véritable nature. La «guerre contre le terrorisme» est tout simplement une manière détournée de désigner ce qu’on ne veut pas nommer clairement. Par conséquent, la guerre n’a pas été livrée là où elle doit être livrée, c’est-à-dire sur le terrain idéologique de l’ennemi.
Même si on peut retracer les germes de l’islamisme aux débuts de l’islam, c’est avant tout une idéologie totalitaire moderne en réaction contre la modernité.
Le but de l’islamisme est d’instituer un État islamique. Et comme l’a écrit Mawdudi, un des principaux idéologues de l’islamisme: « Considéré sous cet aspect, l’État islamiste ressemble beaucoup aux États fascistes ou communistes».
L’Iran de Khomeini et le royaume wahhabite de l’Arabie saoudite, malgré leur mutuelle hostilité- hostilité comparable à celle qui existait entre les communistes russes et chinois – sont en fait deux types d’État islamiste et l’islamisme est un mouvement mondial qui maintient la Bête islamiste en vie.
L’Occident ne peut pas réformer le monde arabo-musulman de l’extérieur. Si une réforme doit avoir lieu, elle ne peut avoir lieu que de l’intérieur et pour cela, il faudra que les musulmans tuent la Bête islamiste.
C’est le long combat dans lequel est engagé le monde arabo-musulman et l’Afghanistan n’est qu’un des théâtres de ce combat.
À une autre époque, l’Occident aurait réagi en tuant la bête ou en la mettant en cage pour l’empêcher de faire du mal.
Apaiser
Au lieu de cela, la sensibilité multiculturelle l’incite à s’accommoder, à faire des concessions, des compromis et ce désir d’apaiser l’islam ne fait qu’entraver l’efficacité de «la guerre contre le terrorisme».
Le dernier livre de Bruce Bawer Surrender examine ce phénomène et montre à quel point le djihad islamiste a miné l’esprit de liberté en Occident.
Au-delà de cette illusoire fin de la «guerre contre le terrorisme», il y a l’incertitude sur le prochain affrontement avec la Bête. Parions que cet affrontement sera plus coûteux et dommageable que les attentats du 11 septembre.
Salim Mansur est un intellectuel canadien qui défend un islam pluraliste comme membre du Center for Islamic Pluralism. Il est aussi membre de la Coalition canadienne pour la démocratie.
Il écrit régulièrement dans le Toronto Sun. Son point de vue sur l’islam dans la sphère géopolitique contemporaine tranche avec celui des musulmans dits modérés. Il fait partie de ceux qui proposent aux musulmans (en tant que musulmans) une remise en question radicale.
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