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«C’est l’affaiblissement de la fibre morale de l’Occident, son refus abject de défendre son histoire – qui après tout a donné au monde son plus long souffle de liberté et de prospérité – qui a été mis en évidence à Genève. L’Occident doit de toute urgence retrouver ses repères moraux, car seul le leadership moral – selon le conseil déjà donné à l’Occident contre le communisme par Alexandre Soljenitsyne – peut aider à contenir et à vaincre les ennemis contemporains de la liberté».
Le grand historien britannique Arnold Toynbee a écrit: «Les civilisations meurent par suicide, non par meurtre». Revenant sur la conférence de l’ONU contre le racisme, dite Durban 2, qui s’est récemment tenue à Genève, Salim Mansur invite l’Occident à prendre conscience de ses élans suicidaires, et à se redresser.
Recipe for Third World and West, par Salim Mansur, Sun Media, 25 avril 2009
Dans son livre A World Only Lit By Fire, l’historien William Manchester explique splendidement comment un continent a été englouti dans ce qui est connu comme un Âge sombre.
C’est non seulement Rome, la fière cité du monde antique, qui a été envahie par des hordes de barbares venant de l’est, c’est aussi une antique civilisation qui est rapidement tombée en ruine. Elle a été détruite de l’intérieur par une population qui avait perdu tous ses repères et oublié son histoire, ainsi que par une élite dirigeante corrompue par une irrémédiable complaisance envers elle-même.
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L’Occident, comme la Rome antique, est assiégé, et ceux qui aujourd’hui l’encerclent ne cachent pas leur intention de le détruire comme réparation des fautes passées commises dans la construction du monde moderne.
Mais à la différence des barbares qui ont envahi Rome et son empire, les hordes grouillantes de l’axe anti-Occidental ne se rassemblent pas à ses frontières. Elles se réunissent plutôt dans ce temple moderne de l’imposture qu’est l’Organisation des Nations Unies, d’où elles lancent leurs attaques contre la civilisation dont elles convoitent les merveilles avec avidité, tout comme jadis les barbares qui ont envahi Rome.
La conférence de l’ONU sur le racisme à Genève en Suisse représente l’effort moderne d’un Occident qui s’agenouille devant les leaders rapaces des États voyous du Tiers Monde auxquels il s’empresse de faire des concessions comme prix à payer pour ne pas être importuné.
C’est l’affaiblissement de la fibre morale de l’Occident – son refus abject de défendre son histoire, qui, tout bien considéré, a donné au monde son plus long souffle de liberté et de prospérité – qui a été mis en évidence à Genève.
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Le spectacle de plusieurs diplomates européens sortant de la salle de conférence pendant que le président Ahmadinejad d’Iran livrait son ignoble diatribe antisémite et anti-occidentale, a montré le pathétique désarroi d’une diplomatie européenne frénétiquement désireuse de négocier un accord qui sauve la face avec les pires violateurs de droits humains au monde.
L’ironie est que l’Occident a besoin de se rappeler les paroles de Marx : «Les pays les plus développés au plan industriel montrent aux pays moins développés l’image de leur propre avenir.» Et dans Le manifeste du Parti communiste, Marx et Engels ont célébré le progrès du capitalisme par rapport aux systèmes d’activité économique précédents.
Au lieu d’accueillir des conférences hypocrites comme Durban II à Genève, il est temps que l’Occident fasse preuve de son autorité morale en exigeant des Ahmadinejad de ce monde et de leurs alliés anti-Occident, qu’ils expliquent pourquoi ils ont privé leur peuple de la liberté d’adopter pleinement le modèle éprouvé de prospérité qu’est l’Occident.
En ce qui concerne Israël, c’est un modèle de nation moderne éclairée retournée dans son foyer historique, et un miroir qui renvoie quotidiennement au monde arabo-musulman l’image de son effroyable échec comme civilisation jadis digne de respect.
En outre, l’intense rage antisémite qu’Ahmadinejad a affichée à Genève sert aux dirigeants arabo-musulmans à imputer à des tiers la responsabilité de la misère de leur population.
Le Tiers Monde a besoin de plus d’Occident, malgré ses défauts – demandez aux Chinois et aux Indiens – s’il veut libérer ses pauvres de l’oppression de leurs cultures traditionnelles.
L’Occident doit de toute urgence retrouver ses repères moraux, car seul le leadership moral – selon le conseil déjà donné à l’Occident contre le communisme par Alexandre Soljenitsyne – peut aider à contenir et à vaincre les ennemis contemporains de la liberté.
Voir aussi:
L’Europe apaise les ennemis de la liberté, par Salim Mansur
La bataille des droits de l’homme à l’ONU (documentaire Arte)
ONU : tollé après une diatribe d’Ahmadinejad