Des catholiques ont été condamnés pour propos haineux envers les homosexuels pour avoir promu l’enseignement traditionnel de l’église sur le mariage. Selon un site catholique important, «Le climat social actuel est celui d’une nouvelle forme de censure et de contrôle de la pensée, et les commissions des droits de la personne sont utilisées comme police de la pensée». On y rappelle que le taux de condamnation sur les plaintes pour propagande haineuse portées devant le Tribunal canadien des droits de la personne est de cent pour cent.
Sur l’affaire Mark Steyn et Macleans, accusés de propagande haineuse, lisez: Staline, Hitler, Pol Pot… et maintenant Macleans/Mark Steyn ?. Sur le multiculturalisme comme idéologie au potentiel liberticide, lisez Rapport Bouchard-Taylor : la tentation totalitaire, par Mathieu Bock-Côté et Rapport Bouchard-Taylor : fabriquer l’Homme Nouveau par la dictature de l’harmonie par Jean-Jacques Tremblay.
Pour Pete Vere, dont nous traduisons l’article ci-dessous affiché sur un important site catholique, des chrétiens avaient tenté, sans succès, d’alerter les médias à la censure pratiquée par les commissions des droits de la personne au nom de la lutte contre la «propagande haineuse». Ils sont heureux que des islamistes et des commissions des droits s’en prennent maintenant à un magazine aussi important que Macleans et à une vedette comme Mark Steyn. Ce cas à su attirer l’attention des médias dominants sur ce «totalitarisme vertueux» qui vise le contrôle de la pensée et de la conscience, et réprime la liberté d’expression des croyances et des opinions dès lors qu’elles heurtent les sensibilités d’un seul individu faisant partie d’un groupe identifiable protégé par les chartes.
On pourrait renommer les commissions des droits de la personne les Commissions pour la promotion de la vertu et la répression du vice... du nom donné à la police religieuse qui sévit dans des pays comme l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Afghanistan.
Pour nous, la question n’est pas de savoir si nous sommes d’accord avec les vues exprimées par Mark Steyn ou les enseignements de l’église catholique. Nous dénonçons plutôt l’Inquisition menée par les commissions des droits de la personne au Canada dont l’effet est d’inhiber les débats par crainte de poursuites coûteuses, et d’instaurer un climat d’état policier. À côté des totalitarismes que sont le communisme, le fascisme, l’islamisme… le «chartisme»?
Traduction de: Catholicism – A Hate Crime in Canada?, par Pete Vere, Catholic Exchange, le 4 juin 2008
Si, en raison de ses croyances morales sincères, un Juif, un musulman, un chrétien ou un catholique s’oppose à l’idée du mariage de personnes du même sexe au Canada, est-ce considéré comme « haineux »?
La question n’est pas rhétorique. Ni théorique. Le père Alphonse de Valk, un prêtre basilien et activiste pro-vie connu à travers le Canada pour son orthodoxie, est actuellement l’objet d’une enquête par la Commission canadienne des droits de la personne (la Commission) – un organisme d’enquête quasi-judiciaire créé par le gouvernement fédéral. La Commission utilise l’article 13 de la Loi sur les droits de la personne pour enquêter sur le prêtre. Le taux de condamnation des individus poursuivis devant le Tribunal des droits de la personne en vertu de l’article 13 – l’étape suivante du processus – est de cent pour cent. Aucun défendeur n’a été exonéré à ce jour.
La plupart des défendeurs finissent par payer des milliers de dollars en amendes et indemnisation, qui s’ajoutent à divers frais judiciaires. En outre, les défendeurs sont responsables de leur propre défense. En revanche, la Commission fournit une assistance juridique gratuite au plaignant.
Quel était le prétendu «acte haineux» du Père de Valk?
Le Père de Valk a défendu l’enseignement de l’Eglise sur le mariage au cours du débat sur le mariage homosexuel au Canada, en citant largement la Bible, le catéchisme de l’Eglise catholique, et les encycliques du Pape Jean-Paul II. Chacun de ces documents contient l’enseignement catholique officiel. Et comme des millions d’autres personnes à travers le monde et les époques, dont plusieurs ne sont ni catholiques ni chrétiens, le Père estime que le mariage est une union exclusive entre un homme et une femme.
La réponse de Mark Van Dusen, un consultant en médias et porte-parole de la Commission, m’a choqué. J’ai interrogé van Dusen dans le passé et il m’a toujours frappé comme un homme honnête disposé à aborder des questions difficiles au nom de la Commission. S’il pense qu’une accusation contre la Commission est ridicule, il le dit clairement. S’il estime que la Commission et son personnel sont injustement entachés, il le dit de manière audacieuse.
Pourtant, Van Dusen n’a pas rejeté la question du revers de la main comme je pensais qu’il ferait. «Nous enquêtons sur les plaintes, M. Vere», a-t-il dit, «nous ne fixons pas l’ordre public ou la morale. Nous enquêtons sur la base des circonstances et des détails décrits dans la plainte. … Et si… après enquête, nous estimons qu’il y a suffisamment de preuves, alors nous pouvons transmettre la plainte au tribunal, mais la «haine» est définie dans la Loi en vertu de l’article 13».
En d’autres termes, les Juifs, musulmans, catholiques et autres chrétiens qui, pour des raisons de conscience, adhèrent à l’enseignement traditionnel de leur religion concernant le mariage, pourraient très bien être trouvés coupables de promouvoir la haine au Canada. Il en est de même de toute communauté de croyants au Canada qui n’adhère pas à cette redéfinition moderne de l’une des plus vielles institutions du monde – une redéfinition que même la très laïque France rejette.
«Notre travail consiste à examiner la plainte à la lumière de la loi et des décisions des tribunaux sur la « haine » pour décider si nous porterons la plainte devant le Tribunal, si nous la rejetterons ou s’il peut y avoir un règlement entre les parties», a dit van Dusen.
L’admission implicite de van Dusen que la Commission pourrait rejeter la plainte contre Père De Valk implique que la Commission pourrait considérer l’adhésion au catholicisme ou à l’islam comme un possible crime haineux.
Plus de six mois se sont écoulés depuis que la Commission a notifié Père de Valk de la plainte. Il n’y a eu aucune indication que la Commission pourrait laisser tomber la plainte.
Père de Valk publie Catholic Insight, un magazine canadien qui «se fonde sur l’enseignement de l’Eglise et l’applique à diverses circonstances de notre temps». Il est accusé par un militant homosexuel de promouvoir « un mépris et une haine extrême » envers les homosexuels.
Pourtant, suivant l’exemple des Papes Jean-Paul II et Benoît XV, le Père a déclaré à plusieurs reprises que nous devons aimer les homosexuels et les traiter avec la dignité due à chaque personne humaine. «Le point de vue de l’Eglise est que les actes homosexuels sont un péché, mais nous aimons le pécheur», m’a dit le Père au cours d’une entrevue.
«S’opposer au mariage homosexuel n’est pas la même chose que rejeter les homosexuels comme personnes». Telle est la profonde conviction des chrétiens orthodoxes qui est maintenant considérée comme un acte potentiel de haine justifiant l’intervention de l’Etat. C’est ce qui se passe quand des organismes gouvernementaux définissent largement l’homophobie comme étant l’opposition à tout acte homosexuel.
Pourtant, la plainte contre le père de Valk est juste l’une des nombreuses plaintes ayant fait l’objet d’enquêtes au cours des dernières années contre des chrétiens par les commissions des droits de la personne au Canada. En 2005, le Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique a imposé une amende de plus de $ 1000 à un conseil des Chevaliers de Colomb pour leur refus de louer leur salle à un couple de lesbiennes pour leur cérémonie de mariage.
Cinq ans auparavant, la Commission ontarienne des droits a imposé une amende de 5000 $ à l’imprimeur protestant Scott Brookie pour son refus d’imprimer du papier à lettre sur le thème de l’homosexualité. Le Tribunal des droits de la personne de Saskatchewan a condamné Hugh Owans à des milliers de dollars d’amende pour avoir cité des versets de la Bible dans une lettre adressée au journal local. Et le maire Diane Haskett à London, en Ontario, a reçu une amende de 10000 $ plus les intérêts pour avoir refusé de proclamer une journée de la fierté gaie.
Les évêques du Canada n’ont pas non plus été épargnés. Mgr Fred Henry, l’un des plus ardents défenseurs du caractère sacré de la vie et du mariage, a été assigné devant une commission des droits de la personne pour s’être porté à la défense de l’enseignement moral catholique. Bien que la plainte ait finalement été retirée – non par la Commission, mais par le plaignant – Mgr Henry a encouru des milliers de dollars de frais légaux.
Ainsi Mgr Henry sympathise avec le Père de Valk, dont il fait l’éloge comme un modèle d’orthodoxie catholique et de fidélité à l’enseignement chrétien. «Le climat social actuel est celui d’une nouvelle forme de censure et de contrôle de la pensée, et les commissions des droits de la personne sont utilisées comme police de la pensée, a déclaré Son Excellence».
En outre, un message affiché sur un populaire forum Internet catholique aurait fait son chemin devant le Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique. L’auteur présumé du message, un Américain qui écrit aux Etats-Unis, commentait un article écrit par Mark Steyn – un auteur canadien qui vit maintenant dans le New Hampshire. Le tribunal a accepté ce message internet à titre de preuve que Steyn promeut «la haine». Bien que le site n’est jamais mentionné par son nom dans les reportages, où on l’identifie seulement comme «un site catholique», une source au tribunal m’a dit que le site était Catholic Answers.
Bien que l’allégation ne soit pas confirmée au moment d’écrire ces lignes, l’article controversé de Mark Steyn, sur lequel des audiences se tiennent devant un tribunal de la Colombie-Britannique, a été affiché sur le forum du site Catholic Answers. De plus, le populaire blogueur juif canadien Ezra Levant, qui écrit un blog en direct du palais de justice, et qui fait lui-même l’objet d’une plainte devant une commission des droits de la personne, a publié une description du forum catholique non identifié. Plusieurs détails concordent, y compris le pseudonyme de deux participants au forum de discussion de Catholic Answers sur l’article de Steyn.
Imaginez! Des tribunaux des droits de la personne du Canada essaient maintenant d’instruire une cause contre un résident américain, sur la base de ce qu’un citoyen américain aurait récemment affiché sur un important site catholique américain. Ce qui passe pour des débats courants dans les milieux catholiques aux États-Unis fait maintenant l’objet d’une plainte pour propos haineux au Canada.
En outre, les chrétiens américains ne sont pas à l’abri de ce qui arrive à leurs coreligionnaires de l’autre côté de la frontière. En avril dernier, la Commission des droits de la personne du Nouveau-Mexique a ordonné à Elaine Huguenin, une photographe chrétienne, de payer 6600 $ à un couple de lesbiennes pour avoir refusé de photographier leur cérémonie d’engagement. Cette amende et le stress de la procédure judiciaire sont survenus à un moment où Huguenin et son mari attendaient leur premier enfant.
La Commission des droits de la personne du Nouveau-Mexique a ignoré le fait que la photographie est une forme d’expression artistique. La Commission a ignoré le fait que le premier amendement protège les individus contre le discours contraint – soit la coercition de l’État dans l’expression artistique qui viole les croyances profondes d’une personne. La décision d’une page de la Commission déclare simplement que Huguenin avait «fait preuve de discrimination contre [les plaignantes] en raison de leur orientation sexuelle». Comme le montre cette décision de la Commission des droits au Nouveau-Mexique, les Américains sont en grave danger de voir disparaître leur liberté religieuse par des commissions des droits de la personne de type canadien.
Voir aussi:
Staline, Hitler, Pol Pot… et maintenant Macleans/Mark Steyn ?
Libéralisme nord-américain plutôt qu’étatisme républicain, par Jean-Jacques Tremblay
Rapport Bouchard-Taylor : fabriquer l’Homme Nouveau par la dictature de l’harmonie
Rapport Bouchard-Taylor : la tentation totalitaire, par Mathieu Bock-Côté