Le Globe and Mail, un grand quotidien de l’establishment canadien anglais, a publié un article tournant les commissions des droits de la personne en dérision. Comme dit Ezra Levant, c’est un autre signe que le processus de «dénormalisation» de ces institutions suit son cours.
Traduction de: A hearing into the case of Rudolph, a reindeer, par Peter Scowen, Globe and Mail, le 23 décembre 2008
En décembre 2006, la Commission des droits de la personne a été saisie de plaintes pour discrimination fondée sur la déficience physique à l’égard de Rudolf, un petit renne au nez rouge.
Grâce à l’utilisation de poupées anatomiquement correctes insufflées de vie qui ont recréé les incidents en litige de manière spectaculaire, et au moins une version des faits livrée sous la forme d’une chanson ridiculement accrocheuse, la Commission a établi les faits suivants:
C’est à ce moment que le Père Noël lui-même a approché Rudolf et lui a offert la chance de combler un poste nouvellement créé dans le département de livraison. Il a demandé à Rudolf d’aider à tirer son traîneau chargé de cadeaux dans la position d’éclaireur.
Le Père Noël espérait que le nez lumineux de Rudolf servirait de balise et l’aiderait à guider son traîneau dans la nuit. Cela a apparemment fonctionné, et la livraison s’est déroulée sans accroc.
L’engagement soudain et inattendu de Rudolf par l’unique et tout-puissant employeur de la région a changé l’attitude de ses pairs envers lui. «À partir de ce moment, tous les rennes l’aimaient», a déclaré un témoin. Certains ont prédit que Rudolf « passerait à l’histoire. »
CONCLUSIONS
La Commission estime que cette affaire est troublante du début à la fin. Ses membres notent avec tristesse que le Pôle Nord est dominé par un personnage manichéen empreint de jugement qui divise le monde en «méchants» et «gentils». L’exclusion systématique de Rudolf vient clairement du leader d’une communauté qui est contrôlée dans tous ses aspects par un seul employeur.
Il y a peu, à cet égard, qui distingue le Pôle Nord de n’importe quelle ville mono-employeur de l’Afrique du Sud de l’ère de l’apartheid, de l’Irlande d’avant la Première Guerre mondiale, ou de l’actuel Nouveau-Brunswick.
La Commission est également troublée que le Père Noël ne soit intervenu en faveur d’une victime de discriminations à répétition qu’une fois le sort de son entreprise en jeu. Bien que les avocats de OPNI ont fait valoir à l’audience que le recrutement de Rudolf est une indication claire de la politique inclusive de l’entreprise, la Commission estime qu’il était motivé par un but vénal, et que l’entreprise ne s’est comportée différemment qu’après que des plaintes aient été déposées à la Commission.
RECOMMANDATIONS
En conséquence, la Commission décide que:
– OPNI a agi de manière discriminatoire envers Rudolf, et doit lui payer la somme de 18,5 millions $ en dommages-intérêts.
– OPNI doit immédiatement commencer à offrir des programmes de sensibilisation à la tolérance et à la diversité à l’ensemble de son personnel, en commençant par la haute direction.
– OPNI doit se soumettre à des vérifications de diversité sur une base annuelle et soumettre un rapport à cette Commission en indiquant les progrès qu’elle a réalisés dans la fourniture d’emplois aux rennes au nez rouge, aux grands lutins et aux humains non joviaux.
Voir aussi:
Une police de la pensée à deux vitesses, édito du National Post
Affaire Maclean et Steyn : le Globe fustige la Commission ontarienne des droits