Les blogueurs saoudiens font campagne pour demander la libération du plus connu d’entre eux, Ahmad Fouad Al-Farhan, arrêté le mois dernier, qui s’est rendu célèbre en dénonçant l’extrémisme religieux et en appelant à des réformes politiques dans ce royaume ultra-conservateur.
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Sur son blogue, Farhan (en arabe, jovial), le sourire narquois et le verbe acerbe, se dit «à la recherche de la liberté, de la dignité, de la justice, de l’égalité, de la “Choura” (participation publique) et de toutes les valeurs de l’islam qui nous font défaut» et affirme aussi agir «pour Raghad et Khattab», sa fille (10 ans) et son fils (5 ans).
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Ce message a été publié le 24 décembre par un comité de soutien sur «Free Fouad», un site sur lequel des centaines de blogueurs saoudiens et étrangers appellent à sa libération.
Des appels similaires ont été également lancés par plusieurs ONG arabes et internationales, en particulier The Arabic Network for Human Rights Information, Reporters sans frontières (RSF) et The Committee to Protect Journalists (CPJ).
Farhan, qui écrivait son blog sous son véritable nom, avait également épinglé une dizaine de personnalités très influentes, dont le prince et milliardaire saoudien Walid ben Talal.
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Farhan stigmatisait en même temps «le rejet du dialogue pacifique au sein de la société saoudienne».
«Lorsque vous naissez et êtes formés (dans une société) marquée par le discours de l’exclusion de l’autre (…) votre esprit sera un terrain fertile pour l’idéologie de la violence. Lorsqu’un jeune est élevé dans le rejet de l’autre, il sera une proie facile et un instrument entre les mains des propagandistes de la violence», écrivait Farhan, qui a fait de l’extrémisme religieux l’une de ses cibles de prédilection.
Source: Mobilisation pour un blogueur saoudien, cyberpresse.ca, le 3 janvier 2008