L’Arabie saoudite s’apprête à lever l’interdiction de conduire pour les femmes, dans un effort de contrôler la vague montante d’un mouvement de type suffragettes dans l’État profondément conservateur.
Les responsables gouvernementaux ont confirmé la décision historique et planifient d’émettre un décret d’ici la fin de l’année.
(…)
La décision vise à prévenir une campagne pour une plus grande liberté des femmes, dont certaines ont récemment conduit des voitures à travers l’État islamique, au mépris d’une menace de détention et de la perte de moyens de subsistance.
«Il y a eu une décision de progresser sur cette question par la Cour royale, car il est reconnu que si les filles ont été à l’école depuis les années 1960, elles ont une capacité de fonctionner derrière le volant quand elles grandissent » a dit un fonctionnaire du gouvernement au quotidien Telegraph. « Nous allons faire une annonce très bientôt. »
Abdul Aziz Bin Salamah, l’adjoint au ministre de l’Information, a déclaré que le programme de réforme avait été talonné par le débat sur la question.
(…)
Si l’interdiction faite aux femmes de conduire est levée, ça pourrait prendre des années avant que le plein impact ne soit ressenti. Des obstacles pratiques qui empêchent les femmes d’obtenir des permis et des assurances doivent être surmontés.
L’Arabie saoudite maintient une stricte ségrégation des sexes en dehors de la maison familiale.
Une femme non accompagnée doit faire ses achats derrière des rideaux et ne peut pas héler un taxi.
Les critiques pensent que permettre aux femmes de conduire sera la première étape vers une érosion progressive des lois du royaume sur la modestie. Une femme devrait enlever la robe traditionnelle abaya pour avoir une vision claire derrière le volant.
«Permettre aux femmes de conduire n’apportera que le péché», a déclaré une lettre au quotidien Al-Watan l’an dernier. « Les maux que ça apporterait – mixité des sexes, tentations, et ternir la réputation des femmes musulmanes dévotes – l’emportent sur les avantages. »
Les femmes saoudiennes ont organisé de plus en plus de protestations. Fouzia al-Ayouni, la militante pour les droits des femmes la plus éminente du pays, a risqué l’arrestation en menant un convoi de femmes au volant.
Voir aussi sur notre site:
Pour les femmes, l’Arabie est pire que Guantanamo