Qaïdat Al Jihad Fil Maghreb Al Islami – QJMI – l’antenne maghrébine de l’organisation de Ben Laden, met en application les recommandations d’Oussama Ben Laden et d’Ayman Zawahiri, et frappe à nouveau les expatriés et les forces de l’ordre en Algérie. Dans tous ses enregistrements, la QJMI promet de “libérer le Maghreb islamique” des “impies, des étrangers et des agents de l’Occident et du pouvoir”.
Depuis l’allégeance du GSPC à Al-Qaïda, en septembre 2006, et sa transformation en Qaïdat Al Jihad Fil Maghreb Al Islami (QJMI), Oussama Ben Laden et Ayman Zawahiri n’ont manqué aucune occasion pour appeler les islamistes maghrébins, et particulièrement algériens, à « libérer la terre islamique d’Afrique du Nord des mécréants, condition indispensable pour libérer ensuite l’Andalousie », anciennement islamique. Pour Al-Qaïda, les impies et les mécréants en Afrique du Nord sont « les entreprises occidentales qui pillent les richesses des musulmans pour financer la guerre contre d’autres musulmans en Irak et en Afghanistan ». Il s’agit aussi « des pouvoirs, qui s’allient à cet Occident impie, et tous les agents du pouvoir » (les fonctionnaires, les agents de sécurité, l’armée… ».
Vue sous le prisme d’Al-Qaïda, le double attentat qui a frappé Lakhdaria, dimanche 8 juin, est un succès. Car il a visé à la fois une entreprise française (Razel), tué un expatrié français (mécréant), et fauché 11 agents du pouvoir. Ce double attentat intervient trois jours après un autre double attentat contre la Garde républicaine à Bourdj El-Kiffan.
Si la première opération a partiellement échoué, ne faisant que trois morts dont un kamikaze et une dizaine de blessés, celle de dimanche a été planifiée avec une grande minutie. Une première explosion a visé un « mécréant » selon la terminologie d’Al-Qaïda. Âgé de 57 ans, l’ingénieur de l’entreprise Razel a été grièvement touché, ainsi que son chauffeur. Ils ont succombé à leurs blessures peu après. A l’arrivée des secours et des forces de l’ordre, une deuxième bombe, actionnée à distance, a fait 11 morts. Il s’agit de huit militaires et de trois agents de la protection civile. Au total, le double attentat a fait 13 morts.
Selon « Radio-Orient », les autorités ont immédiatement coupé le réseau de téléphonie mobile, pour empêcher les terroristes d’actionner d’autres éventuelles bombes placées autour du lieu du drame. La police scientifique a entamé son enquête. Mais certains se demandent à quoi servent les enquêtes du moment où les auteurs des attaques sont connus et ils ne cessent de les revendiquer et d’en annoncer d’autres à venir ?
D’autres s’inquiètent surtout de la politique algérienne en matière de lutte contre la QJMI et s’interrogent sur le fondements des jugements prononcés à l’encontre des islamistes, jugements très marqués par de très lourdes peines quand les terroristes sont jugés par contumace, et des peines très réduites quand ils comparaissent. Ce double langage des autorités, qui annoncent une fermeté exemplaire contre le terrorisme, mais qui sont d’une extrême clémence avec les terroristes, ne fait qu’encourager les maquisards dans leur entreprise.
MediArabe.info