Le nouveau refrain d’une chanteuse afghane est un appel à la liberté
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Lema Sahar ne s’est jamais aventurée en public sans sa burka jusqu’à ce qu’elle monte sur scène et chante avec passion dans ce qui est la version afghane de American Idol.
Dans une série de spectacles diffusés à travers le pays, la jeune femme de Kandahar a montré son visage au monde, même si ses cheveux étaient recouverts d’un voile islamique, pendant qu’elle interprétait des chansons d’amour afghanes passionnées.
Elle a charmé son auditoire jusqu’à se hisser à la 3e place dans la version 2008 du très populaire concours Afghan Star, devançant plus de 2000 concurrents dans les votes transmis par messages text sur téléphones portables.
C’est la meilleure performance féminine depuis le lancement du concours en 2005.
Le succès de la chanteuse âgée de 20 ans a été reconnu par l’octroi d’un «prix du courage » qui consiste en une somme de 4 000$ et un contrat d’enregistrement avec la station de télévision privée Tolo qui parraine l’émission.
Elle était devenue une star.
Mais pas dans sa ville natale de Kandahar, un bastion des talibans au sud du pays où les femmes sont rarement vues en public, et jamais sans être couvertes d’une burka avec une petite grille devant les yeux.
À Kandahar, Lema était considérée comme une honte et elle a vite commencé à recevoir des menaces de mort, même par les hommes de sa propre famille.
Elle n’a eu d’autre choix que de s’enfuir pour sauver sa vie.
Parlant de la ville pakistanaise de Peshawar, où elle vit dans la clandestinité depuis qu’elle a fui l’Afghanistan il y a deux mois, elle a dit à l’AFP: «Ma vie est en danger, tout le monde menace de me tuer parce que j’ai participé à Afghan Star».
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« Même ici, je ne suis pas en sécurité », a dit Lema depuis la maison d’un parent qui vit à Peshawar.
Elle a demandé l’asile en Europe ou aux États-Unis à travers l’Agence de l’ONU pour les réfugiés. « L’ONU est mon dernier espoir», dit-elle.
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Lema regrette son accession à la célébrité.
«Je ne savais pas que tout cela allait m’arriver», dit-elle. « Je ne peux pas retourner chez moi. Je ne peux pas vivre toute ma vie dans la clandestinité » dit-elle.
« Quelqu’un doit me sortir d’ici ».