L’assemblée générale de l’ONU a récemment adopté une résolution parrainée par l’Organisation de la conférence islamique qui condamne la «diffamation des religions». Le Secrétaire général de l’OCI a émis une déclaration intitulée «L’islam est une religion de paix, de tolérance et de miséricorde» dont la duplicité est à couper le souffle. Roy W. Brown l’a réfutée point par point.
Mais avant, pour une mise en contexte, nous traduisons un article de Reuters:
Traduction de: Don’t link Islam to terror, Islamic chief urges, Reuters, le 19 décembre 2008
GENEVE (Reuters) – Le plus haut diplomate du monde pour l’islam a appelé vendredi à mettre un terme à ce qu’il a appelé les efforts visant à assimiler la religion au terrorisme et a déclaré que la «diabolisation» des musulmans dans le monde entier devait être combattue.
Parlant peu de temps après que l’Assemblée générale des Nations unies ait adopté une résolution parrainée par le monde islamique qui condamne «la diffamation des religions» pour la quatrième année consécutive, Ekmeleddin Ihsanoglu (photo ci-contre) a dit que son groupe défend la liberté d’expression.
Il y a une «montée de l’incitation à la haine religieuse, à la discrimination et à l’intolérance visant les musulmans», a-t-il déclaré lors d’une réunion convoquée par l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) aux Nations Unies à Genève. L’organisation de 57 membres est basée en Arabie saoudite et représente 1,5 milliard de musulmans.
«Les tentatives visant à assimiler l’islam au terrorisme doivent être arrêtées. Les stéréotypes et la diabolisation des musulmans doivent être combattus», a dit Ihsanoglu, un professeur d’histoire turc devenu Secrétaire général de l’OCI en 2005.
Dans une déclaration sur les remarques de Ihsanoglu, Roy Brown, porte-parole à Genève de l’Union internationale humaniste et laïque, a fait valoir que l’Islam est souvent lié à la terreur parce que les auteurs de nombreux actes terroristes se réclament eux-mêmes de leur identité musulmane.
Les critiques de l’OCI – y compris les pays qui ont voté contre la résolution sur la « diffamation » des religions au siège de l’ONU à New York jeudi, disent que de nombreux États islamiques utilisent les lois sur la diffamation ou le « blasphème » contre les minorités et les libre-penseurs.
Se référant au vote à l’ONU, qui pour la première fois depuis que l’OCI a présenté une résolution sur la « diffamation » en 2005, a vu plus de pays qui ont voté contre ou se sont abstenus que de pays qui ont voté pour, Ihsanoglu a dit que les motifs du groupement de pays islamiques ont été mal compris.
La liberté d’expression
L’objectif de l’OCI, a-t-il déclaré, «n’est pas de protéger la religion contre les critiques fondées sur des critères objectifs et des interrogations rationnelles». L’organisation, a-t-il ajouté, est «fermement attachée au respect de la liberté d’expression, qui est un droit humain fondamental».
Dans une déclaration publiée plus tôt cette semaine, les chiens de garde de la liberté d’expression pour le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et pour les plus importantes instances régionales en Afrique, en Europe et en Amérique latine ont appelé à cesser les résolutions sur la « diffamation ».
Les quatre intervenants, dont trois sont d’éminents avocats de pays en développement spécialisés dans les droits de la personne, ont déclaré les pays qui ont des lois sur le «blasphème» les ont souvent utilisées «pour prévenir les critiques légitimes de puissants chefs religieux et pour supprimer les points de vue des minorités et des dissidents, croyants et non-croyants».
Faisant écho à leurs observations, la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Navi Pillay a dit à l’assemblée de vendredi que lorsque la critique d’une religion devient de l’incitation à la haine, des actions «urgentes mais proportionnées» devaient être prises.
Mais, a-t-elle ajouté, «le discours critique des religions ne constitue pas nécessairement une telle incitation» et qu’il doit toujours être évalué «en soulignant l’importance de protéger les droits des minorités religieuses et des non-croyants».
Roy W. Brown, ancien president de l’Union internationale humaniste et éthique, a publié sur Jihad Watch une analyse portant sur les efforts de l’Organisation de la conférence islamique en vue de détruire la liberté d’expression.
L’OCI demande aux médias d’étouffer la vérité, par Roy W. Brown, Jihadwatch, le 20 décembre 2008
Le 2 décembre 2008, le Secrétariat général de l’OCI a publié une déclaration dont la duplicité est à couper le souffle. Je pense qu’elle doit être réfutée. La déclaration est intitulée L’islam est une religion de paix, de tolérance et de miséricorde. Elle commence ainsi:
«À la lumière de la recrudescence des attentats terroristes perpétrés récemment par des extrémistes fanatiques, le Secrétariat de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) a noté que certains médias s’évertuent à impliquer le mot ‘islam’ dans leurs articles sur ces incidents.»
«Les médias s’évertuent?» Pourquoi en est-il ainsi? Serait-ce parce que les terroristes crient «Allah Akbar!» lorsqu’ils lancent leurs attaques? Ou parce qu’ils laissent des témoignages vidéo invitant tous les musulmans à se joindre à eux dans une Guerre sainte contre les infidèles et appelant à la création d’un califat mondial? Peut-être que cela pourrait avoir induit en erreur certains commentateurs qui ont été amenés à croire que ces «individus déviants et fanatiques» ont quelque chose à voir avec l’islam? Ou peut-être que les commentateurs ont été erronément amenés à croire, vu le slogan des Frères musulmans «La mort dans le chemin d’Allah est la plus grande gloire», qu’Allah a quelque chose à voir avec l’islam?
La déclaration de l’OCI poursuit:
«L’islam est une religion de paix, de tolérance, et de miséricorde. En Islam, l’être humain est sacré. L’islam est également un message universel fondé sur les principes de la coexistence pacifique entre tous les peuples du monde sans distinction de race, de religion ou de langue. L’islam appelle à l’exercice du dialogue avec tous les êtres humains, et abhorre tous les actes criminels tels que les attaques terroristes. Il réserve un châtiment des plus sévères aux auteurs de ces actes.»
Mais la coexistence pacifique avec les non-musulmans ne s’applique jamais sauf s’ils montrent leur soumission à l’islam par le paiement de la jizya, l’argent de la protection, et acceptent leur statut de dhimmitude, et là encore ce n’est pas assuré. La preuve en est que des millions de Juifs ont été forcés de quitter leurs foyers dans les territoires arabes et que 400.000 chrétiens ont été chassés de l’Irak par des islamistes (ceci, bien sûr, n’a rien à voir avec l’islam), depuis l’invasion américaine.
La déclaration continue :
«Cependant, il est frustrant de voir certains milieux de mauvaise foi qui tentent toujours d’établir un lien conceptuel entre ces actes haineux et malveillants et l’islam alors que ce dernier condamne et méprise toute personne qui commet de tels actes.»
Euh, excusez-moi, mais «ce lien conceptuel» est établi par les terroristes eux-mêmes. N’est-il plus permis de rapporter ce fait? Est-ce que rapporter ce fait est devenu un sujet tabou? Est-ce que nier la réalité fait partie du prix que nous devons payer pour notre soumission à l’islam? Où les terroristes ont-ils appris à établir ce «lien conceptuel»? Serait-il concevable que ce soit dans les mosquées et les madrassas qui enseignent l’islam à ces jeunes gens impressionnables?
La déclaration continue :
«Sur la base de ces faits accablants (euh, désolé, nous avons déjà réfuté cela), l’OCI exhorte tous les peuples du monde animés de bonnes intentions à ne pas accorder à ces criminels le droit de représenter l’islam alors que l’islam leur refuse ce droit. »
Désolé, je pense que je dois avoir mal lu. Des millions de jeunes musulmans apprennent que le djihad violent est un principe fondamental de l’islam. Ils reçoivent cet enseignement dans des écoles financées par l’Arabie saoudite, qui est le cœur de l’islam. Les écoles islamiques leur enseignent la haine des juifs, des infidèles et de l’Occident. Pourtant, l’OCI a le culot de mentir sur ce fait indiscutable. Ce sont des maîtres de la taqqiya.
«Ceux qui font allusion aux auteurs de ces actes, comme agissant au nom de l’islam, les aident en leur fournissant des justificatifs qu’ils ne méritent nullement.»
Pouvons-nous suggérer à l’OCI qu’elle explique cela à l’Arabie saoudite, aux Wahabis, aux salafistes, aux Deobandi et aux Frères musulmans qui font exactement cela dans des vidéos et des discours, à la radio, à la télévision ainsi que dans des mosquées et des madrassas à travers le monde ?
«D’autre part, faire porter la responsabilité d’actes perpétrés par un nombre limité de groupes déviants à 1,5 milliard de musulmans dans le monde est injuste et constitue une punition collective à l’échelle mondiale.»
Eh bien, ce serait certainement erroné de décrire tous les musulmans comme des partisans du terrorisme quand il y a manifestement de nombreux musulmans qui s’opposent au terrorisme et à l’extrémisme islamique en général. Mais dans certains États, les musulmans libéraux sont en fait une minorité. Selon un rapport récent du Pew Research Group portant sur plusieurs pays, la majorité des jeunes musulmans soutiennent Al Quaida et le concept du djihad violent. Et en passant, un châtiment collectif implique que quelqu’un soit puni. Au dernier décompte, ce sont les victimes de la terreur islamique qui ont été collectivement punies, pas les musulmans.
Et finalement, le coup de grâce, la cerise sur le gâteau:
«En outre, toute tentative d’associer tous les musulmans à ces actes malveillants constitue une violation flagrante des principes bien établis du droit international.»
C’est un pur non-sens. Autant que je sache, personne, aucun gouvernement ni aucun individu, n’a jamais tenté d’impliquer «tous les musulmans» dans ces actes dans une procédure judiciaire devant un tribunal quelque part dans le monde.
«Nous espérons que les médias s’abstiendront de faire allusion à l’islam dans leurs rapports sur ces événements afin d’éviter la publication et la diffusion d’informations erronées qui pourraient menacer les droits fondamentaux de l’homme des musulmans partout dans le monde.»
Les médias sont priés de ne pas rapporter les faits au sujet du terrorisme perpétré au nom de l’islam. Aussi désagréable que cela puisse paraître, et aussi difficile à avaler que cela puisse être pour l’OCI, il incombe à la presse de rapporter les faits tels qu’ils les voient, et cela comprend les paroles et les actes des terroristes. Le respect de la vérité et des faits doit passer en premier. Nier les faits et réduire la liberté d’expression au silence est la première étape sur la voie de la tyrannie.
Voir aussi:
L’OCI ne parle pas pour les musulmans, par Tarek Fatah
L’Organisation des Nations Islamistes Unies, par Supna Zaidi
Monde – Human Rights Watch se prononce contre la criminalisation de “l’insulte à l’islam”