Le Conseil de presse a rejeté la plainte d’un zozo
Après Dutrizac, LCN, Martineau, c’est maintenant le tour de Lise Ravary
Par Point de Bascule
Publié le 12 mars 2010
M. Haydar Moussa avait publié dans le journal Sada Al-Mashrek (Écho du levant) un poème dans lequel il traitait les Québécoises de souche de fornicatrices alcooliques. Lise Ravary avait traité du sujet, le 23 mars 2008, sur son blogue publié par le magazine Châtelaine, ce qui lui avait valu une plainte au Conseil de presse du Québec de la part de M. Moussa.
Chronologie du poème :
Le poème avait été publié dans le Sada Almashrek à côté de la chronique de Najat Boughaba (Moustapha) le 23 janvier 2007, soit cinq jours avant avant que le conseil d’Hérouxville n’adopte son code de vie.
Malgré cela, Haydar Moussa, l’auteur du poème, a affirmé au cours de deux entrevues distinctes (Radio-Canada et The Gazette) avoir écrit ce poème « en réaction à la diffusion du code de vie d’Hérouxville ». Le journaliste Jeff Heinrich (The Gazette) rapportait ainsi les propos de Moussa:
« J’ai été blessé par la déclaration d’Hérouxville et par le fait qu’elle était appuyée par une proportion importante de l’opinion publique québécoise. » « J’ai été blessé, et je voulais que les autres aient un avant-goût de ce que j’ai ressenti. Vous comprenez? »
La récente décision du Conseil de presse du Québec :
«Sur son blogue, la journaliste réagit à un poème contenant, entre autres, les lignes : « Tu n’as ni foi ni loi – Et tu as passée (sic) ta jeunesse soule (sic) – D’un mâle à un autre. » La journaliste considère alors que le plaignant traite, ni plus ni moins, les Québécoises de « putes ». Même si ce ne sont pas les mots exacts que M. Moussa a utilisés, le Conseil estime que dans ce contexte de journalisme d’opinion, la journaliste avait le droit d’interpréter ces propos comme elle l’a fait. »
«Toujours en matière d’inexactitudes, le plaignant estime qu’en associant le journal, dont elle fait mention, au Hezbollah, la journaliste l’associerait indirectement et faussement au Hezbollah. Or, après vérification, le Conseil constate que les mis-en-cause ne sont pas les premiers à faire cette association entre le journal Sada al Mashrek et le Hezbollah, plusieurs médias et journalistes ayant rapporté cette information bien avant eux. Selon le Conseil, même si le plaignant exprime un avis contraire, la journaliste pouvait soutenir un tel point de vue sans que cela ne constitue une faute déontologique puisqu’elle agissait dans un contexte de journalisme d’opinion.»
«Selon le plaignant, la journaliste l’aurait traité de « zozo », ce qu’il considère comme discriminatoire, raciste et ségrégationniste. Elle aurait aussi qualifié son produit de « pourriture littéraire ». Le Conseil a estimé que son utilisation n’était pas discriminatoire, ni raciste ni ségrégationniste, contrairement à ce que prétendait le plaignant. En ce qui a trait au qualificatif de « pourriture littéraire », le Conseil a considéré que la journaliste formulait un commentaire évaluatif sur le contenu d’un poème, ce qui est le propre du journalisme d’opinion, que ce soit dans le cadre d’une critique littéraire ou d’un blogue.»
«Au vu de tout ce qui précède et comme aucun grief n’a été retenu, le Conseil de presse rejette la plainte de M. Haydar Moussa contre Mme Lise Ravary, journaliste et directrice et contre le magazine Châtelaine.»
Pour la décision complète: http://www.conseildepresse.qc.ca/index.php?option=com_content&task=blogcategory&id=33&Itemid=155〈=fr&did=1721&limitstart=0
Lire aussi:
Québec – Le Conseil de presse rejette la plainte de Haydar Moussa contre Richard Martineau
Benoît Dutrizac et TQS mis en demeure, Cyberpresse, le 26 novembre 2007
Extrait:
« Un jeune Québécois d’origine libanaise, Haydar Moussa, leur réclame des excuses publiques et une indemnité de 200 000 $. Il veut en outre que la chaîne retire un extrait vidéo de son site internet. Sinon, il intentera des poursuites pour atteinte à sa réputation et diffamation. »
(Dutrizac) «Voici l’oeuvre éclairante de ce jeune Libanais de 22 ans qui pense comme un chameau qui rôdait dans le désert au VIIe siècle», a-t-il entre autres dit dans le clip d’environ une minute.
Le poème de Haydar Moussa publié le 22 août 2006 dans le fameux journal supportant des organisations terroristes, le Sada Almarshrek
À qui de droit
Ou à la personne Qui se sent visé
Qui t’a demandé de t’exprimer
Qui t’a donné le droit de parole
Pour japper comme les chiens des rues
Pour enfin insulter
Juger et dire des choses insensées et maudites
Ce n’est la liberté d’expression
Alors cesse de parler de démocratie
Si tu te comportes comme un tyran
Cesse de parler de dignité
Si tes paroles sont irrespectueuses
Mon voile n’est pas un mouchoir
C’est ma peau
Ma pudeur
Ma dignité
Mon respect
Et si toi immigrante de souche
Tu n’as ni foi ni loi
Et tu as passée ta jeunesse soule
D’un mâle à un autre
Ce n’est pas mon cas