Du courage, nos journalistes et nos intellectuels en manquent terriblement, eux qui, sous prétexte d’ouverture, se prosternent régulièrement devant les islamistes. On a peine à imaginer ce qu’ils feraient s’ils se trouvaient entourés de palestiniens membres du Hamas ou du jihad islamique. Gageons qu’une leçon de courage ne leur ferait pas du tort.
Boussaïna Khouri est une jeune cinéaste palestinienne qui n’a pas eu peur de briser le mur du silence entourant (sujet tabou entre tous) les crimes d’honneur. Au festival cinématographique international de la Kasaba à Ramallah elle a présenté son dernier documentaire (durée 53 minutes) intitulé: “La grotte de Maria”, la scène se déroule en 1936 dans le village de Tiba, lieu de naissance de la cinéaste au nord de Ramallah. Maria, jeune fille soupçonnée à tort par ses parents de relations sexuelles avec un berger, est tuée par des hommes de main à la solde de la famille, aucune enquête policière n’est ordonnée, les meurtriers ne sont ni poursuivis ni condamnés, le sujet étant tabou, personne n’en parle, cependant les aînés du village évoquent le crime 70 ans après les faits devant la tombe de Maria, la sépulture se situe à côté d’une grotte d’où le titre du film.
Mais cette histoire n’est qu’un flash back établissant le lien avec une histoire similaire survenue il y a à peine deux ans dans le village de Deir Greir voisin de Tiba, une jeune fille amoureuse d’un garçon originaire de Tiba est assassinée par sa parenté, l’honneur n’étant pas rétabli à la satisfaction de la famille, des jeunes de Deir Greir décident de se faire justice en incendiant quinze maisons à Tiba dont six appartenant à la famille du garçon. Le film montre des séquences “live” de ces incendies.
Parlant de la réalisation de son documentaire Boussaïna Khouri fait état de difficultés majeures en lien avec le sujet du film. Deux années complètes ont été nécessaires et il a fallu surmonter les résistances des habitants du village et particulièrement l’agressivité physique des jeunes, ces derniers n’ont pas hésité à menacer la cinéaste et à s’attaquer au matériel cinématographique allant jusqu’à démolir la caméra.
Les crimes d’honneur font partie intégrante des mœurs des musulmans, ils sont rarement punis, très souvent la police ne se donne même pas la peine d’enquêter, la loi du silence d’ailleurs s’impose aux témoins, les musulmanes, pourtant victimes potentielles, vont jusqu’à justifier ces assassinats! Elles semblent résignées à l’idée que le déshonneur et l’opprobre ne se lavent que dans le sang. Les meurtriers après leur forfait peuvent relever la tête et regarder leurs voisins dans les yeux, c’est dire à quel point le sujet est sensible, on ne peut l’effleurer sans provoquer une levée de boucliers, cela prend un courage hors de l’ordinaire pour transgresser le tabou et mettre à bas le mur du silence.
Quand ils dénoncent l’oppression et l’obscurantisme les musulmans et particulièrement les ex-musulmans se montrent bien plus courageux que les occidentaux. Ces derniers n’ont pas à eu se battre pour les libertés et les droits qu’ils prennent pour acquis et que bien souvent ils déprécient avec légèreté et affectation. Le relativisme dont il font preuve n’est qu’un autre visage de la lâcheté, si la civilisation occidentale et ses valeurs ne représentent pas un aboutissement ni un modèle alors il n’est pas nécessaire de les défendre.
Il y a peu d’occidentaux qui ont su démontrer un courage semblable à celui de Taslima Nasrin, Ayan Hirsi Ali, Wafa Sultan, Irshad Manji, Nonie Darwish, Chahdortt Djavann, Fatima Houda Pépin, Farag Foda, Neguib Mahfouz, Ala el Aswany, Ibn Warraq, Salman Rushdi, Mohamed Sifaoui et bien d’autres qui pour n’être pas célèbres n’en sont pas moins admirables. Farag Foda écrivain a été assassiné dans les rues du Caire par un islamiste, Neguib Mahfouz, prix Nobel de littérature a été égorgé à l’âge de 84 ans par un islamiste alors qu’il marchait dans son quartier, par chance il a survécu. Des fatwas justifiant leur assassinat pèsent sur Taslima Nasrin, Ayan Hirsi Ali, et Salman Rushdi, des menaces de mort à répétition sont proférés à l’endroit de Wafa Sultan, Irshad Manji, Mohamed Sifaoui et Ibn Warraq. Qu’ont-ils en commun tous ces gens: ils rejettent le caractère oppressif et obscurantiste de l’islam radical, ils revendiquent les mêmes valeurs, les mêmes droits et les mêmes libertés dont nous jouissons et que nos “élites” se refusent de défendre.
Helios d’Alexandrie
Référence:
http://www.radiosawa.com/arabic_news.aspx?id=1441052&cid=21
Ou l’attachement PDF en bas de page.
Quelques lectures:
Mon point de vue sur l’islam par Ayan Hirsi Ali
Crimes d’honneur : une affaire de famille