La bataille des droits de l’homme – Arte.TV – 21 avril 2009
La bataille des droits de l’homme
Retour sur la première édition de la conférence contre le racisme qui s’est tenue à Durban en 2001, où certaines interventions ont suscité une polémique internationale.
“Nous pensions aller à une réunion de l’ONU contre le racisme et nous avons assisté à un déchaînement raciste” : tel est le souvenir gardé par certains participants à la première conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui s’est tenue à Durban (Afrique du Sud) en septembre 2001. Le conflit israélo-palestinien s’était invité à la tribune, des slogans pro-islamistes et antisémites avaient été lancés dans le cadre du forum des ONG, entraînant le départ des délégations d’Israël et des États-Unis… Pour remédier à ces dérives, l’ONU a refondé son Conseil des droits de l’homme en 2006. Le film pénètre dans les coulisses de ce nouveau Conseil, qui a toujours pour mission de mettre en œuvre la Déclaration universelle de 1948. Mais la préparation de la conférence de Genève (dite Durban 2) révèle, selon les termes de Robert Badinter interrogé dans le film, que “les droits de l’homme sont redevenus le lieu d’un combat idéologique”. Une bataille qui passe par la guerre des mots. Ainsi, la lutte contre le racisme doit-elle interdire de s’attaquer aux religions ? La question divisait les nations à la veille de Durban 2…
ARTE F
Réalisateur: Caroline Fourest, Fianmmetta Venner
Lire aussi l’excellent post-mortem de la conférence de l’ONU sur le racisme dans le dernier numéro de Riposte Laïque : Durban II : l’Onu renonce à l’universitalité des droits de l’Homme, par Guylain Chevrier, historien, 24 avril 2009
Sa conclusion:
Non seulement cette situation concoure à ce que des états criminels pour leurs propres peuples puissent continuer de les opprimer, au nom d’un droit à la différence portant la religion au dessus de tout contre le droit au libre-arbitre et à la libre pensée autant qu’à la liberté de croire ou de ne pas croire, mais converge dans ce sens de les laisser continuer de mener une guerre à toute évolution du monde dans le sens de la démocratie et de la voix émancipée des peuples. Il s’agit du point de vue de ces Etats, ne nous y trompons pas, d’une véritable guerre de civilisations contre l’Occident, sous-entendu, contre le modèle politique que les sociétés sous régime démocratique, avec toutes leurs imperfections, défendent.
On est en droit de s’interroger de savoir si cette situation n’est pas volontairement gérée de cette façon ambigüe encourageant les confusions et les compromis pour mieux permettre aux intérêts capitalistes de continuer de fructifier sur les contradictions, en prenant tous les risques vis-à-vis des libertés dans le monde. Quoi qu’il en soit, ce sont toujours les peuples qui paient ce genre de compromissions au prix fort.
Oui les valeurs d’émancipation, de liberté et les droits de l’homme, qui sont porteurs de progrès pour toute société, conquis de hautes luttes en Occident par les peuples, sont de valeur universelle, elles sont « bien » et patrimoine de l’humanité. Voilà ce qu’aurait du défendre Durban II !