Les partisans de George Galloway, qui est présentement aux États-Unis, disent qu’il tentera d’entrer au Québec, probablement demain, à partir de l’État de New York, au poste frontière de St-Bernard-de-Lacolle. Il y sera accueilli par ses groupies. Mais qui sont ces cocos et cocottes qui cherchent à dérouler le tapis rouge pour un allié des forces islamofascistes réactionnaires?
MISE À JOUR (30 mars), voir: La Cour fédérale rejette l’appel de George Galloway contre son interdiction d’entrée au Canada. Le jugement (anglais) est accessible ici: jugement.pdf
Le jeudi 19 mars dernier, le ministre canadien de l’Immigration, Jason Kenney, confirmaitqu’il n’interviendrait pas dans la décision prise par l’Agence des services frontaliers du Canada (une agence indépendante de Kenney et de son ministère) d’interdire l’entrée au pays de George Galloway, un citoyen britannique.
Mais qui est George Galloway?
Député britannique d’extrême gauche et célèbre animateur de talk-show, George Galloway est un personnage des plus remarquables. Auteur d’une biographie de Fidel Castro, il a déjà affirmé publiquement que la disparition de l’Union Soviétique n’était rien de moins que le plus grand désastre de sa vie. En 1994, lors de sa première visite en Mésopotamie, il avait même pompeusement louangé Saddam Hussein. « Sir, I salute your courage, your strength, your indefatigability». Expulsé du Parti travailliste de Tony Blair en 2003, il participa subséquemment à la fondation d’une coalition politique islamogauchiste passablement virulente, et dont il est d’ailleurs, à ce jour, le seul et unique député.
Tout récemment, Galloway a été le principal organisateur d’un convoi «humanitaire» ayant remis du matériel directement dans les mains du Hamas, qui est rappelons-le un groupe islamiste classé terroriste, et donc à éradiquer, par le gouvernement canadien. Galloway a même personnellement fait, de ses propres dires, un don particulier, en argent et en voitures, à Ismail Haniyeh, le grand manitou du Hamas pour la bande de Gaza. À noter : Galloway n’a pas du tout contribué à acheminer du matériel humanitaire à un quelconque organe de l’ONU œuvrant dans la région. Plutôt, Galloway a remis, dans les mains mêmes du Hamas, du matériel humanitaire ayant probablement été revendu, de même que du matériel assurément non humanitaire, par exemple du fric. Il ambitionnait même de leur livrer un « bateau de pêche ».
Photo: Galloway reçoit son nouveau passeport palestinien des mains de Ismail Haniya, leader du Hamas
Pour les autorités canadiennes, Galloway, de toute évidence, est un bailleur de fonds du Hamas, et peut techniquement être considéré comme un membre du Hamas, c’est-à-dire membre d’une organisation terroriste. En regard du droit canadien (voir les art. 34 et 35), il pourrait donc potentiellement être condamné et emprisonné, ce à quoi le gouvernement ne tenait probablement pas pour des raisons évidentes de relations publiques. Galloway devrait donc, en toute logique, se réjouir fortement de n’être déclaré que persona non grata, un concept qui lui va d’ailleurs comme un gant. Le «droit à la circulation sans frontière» n’existe tout simplement pas, et encore moins pour les individus de ce type. Au final, toute l’affaire n’a absolument rien à voir avec la liberté d’expression, un concept que Galloway et ses admirateurs s’acharnent d’ailleurs tous les jours à saper.
À souligner : il aurait probablement été, du point de vue de Point de Bascule, hautement rigolo de voir George Galloway s’exprimer publiquement au Canada, et de pouvoir ainsi prendre note de tous les cocos et cocottes qui, assurément, se seraient festivement attroupés autour de notre très cher rouge-vert britannique : imams « modérés », représentants du NPD, pacifistes hallucinés, sociologues missionnaires, féministes égarées, planétistes hystériques, consultants en interculturalisme, syndicalistes conscientisés, etc.
Évidemment, plusieurs acteurs politiques, dont le député bloquiste Serge Ménard et la néo-démocrate Olivia Chow, ont dénoncé une très grave atteinte à la liberté d’expression. La lumineuse Françoise David, de son côté, a vertement critiqué un « geste disgracieux et inacceptable », tandis qu’Amir Khadir écrivait, d’une main cette fois déchaussée, une lettre au ministre canadien de l’immigration, lui demandant tendrement de reconsidérer sa position.
Bien entendu, George Galloway et ses avocats entendent quant à eux contester la décision prise par le gouvernement canadien, et ce, au nom d’une liberté d’expression soudainement très utile. Paradoxal. Car rappelons que très récemment, Galloway, courageux pourfendeur de l’islamophobie, s’était fortement réjoui de ce que Geert Wilders, un méchant politicien hollandais d’extrême extrême extrême droite osant défendre des valeurs libérales tout en arborant en ses bureaux un immense poster de la place Tian’anmen, ne puisse entreren Grande-Bretagne.
La non-venue de George en fait pleurer plusieurs. Le journal Sada El Mashrek est triste. Les organisateurs du happening Yvonne Ridley 2008, auquel avaient assisté Alexa McDonough et Thomas Mulcair, sont eux aussi très peinés. De même, Laith Marouf, l’individu ayant autrefois organisé, à l’Université Concordia, la manifestation ayant violemment censuré l’allocution de Benyamin Netanyahou, est lui aussi particulièrement chagriné. Il était d’ailleurs l’un des organisateurs de ce qui aurait pu être, à Concordia, la prochaine conférence de Galloway. Tous, bien évidemment, préparent la contre-attaque, et se recueillent pour l’instant, indignés, devant le tombeau de nos libertés libérales.
Tout ce mélodrame, spirale de poursuites coûteuses, et transformation d’un islamofasciste en «martyr» de la liberté, auraient pu être évités en autorisant ce Cromwell de bazar à entrer au pays. La décision des autorités canadiennes est parfaitement défendable et, répétons-le, n’a rien à voir avec la liberté d’expression. Au plan politique, toutefois, nous croyons que la décision est malheureuse. Mieux vaut laisser les individus aux vues abjectes s’exprimer ouvertement, ce qui nous permet de demander des comptes à ceux qui, chez nous, soutiennent ces forces islamofascistes réactionnaires, l’alliance rouge-vert, la 5e colonne, ceux qui détournent activement les instruments de la démocratie et de la liberté pour mieux les détruire. Comme on dit en anglais, Know your enemy!
Voir aussi:
Canada – George Galloway conteste son interdiction devant la Cour fédérale du Canada
Le Hamas, un parti de fascistes religieux, édito de Riposte Laïque