Suite à l’assassinat de Salah Fellah, sa veuve, Louisa et ses enfants ont quitté l’Algérie. Leur destination, une terre de liberté, le Canada. Lorsque Louisa est morte, sa famille l’a enterrée dans le cimetière musulman de la ville de Québec. L’administration du cimetière ne précise pas de condition spéciale à la manière dont la famille doit entretenir la parcelle de terrain qui lui est allouée. La famille décide au meilleur de sa connaissance de poser une pierre tombale. Commence le harcèlement des autorités du cimetière: une tombe sunnite ne peux être pourvue d’une pierre tombale. Il s’agit d’un interprétation complètement orthodoxe que la famille Fellah conteste mais le cimetière tient tête. Il n’y aura pas d’accommodement – même si des pierres tombales se retrouvent dans des cimetières sunnites du monde entier, notamment en Algérie. Une bataille juridique s’ensuit et le cimetière retire la pierre tombale sans prévenir. La famille Fellah devra obtenir une injonction de la cour pour pouvoir retirer le corps de leur mère du cimetière musulman. Louisa Fellah repose maintenant dans le cimetière catholique Notre-Dame-des-Neiges.
C’est l’histoire de gens qui venaient chercher la liberté au Canada.
Le fils de Salah Fellah, Zakaria, a suivi les traces de son père comme militant pour les droits de la personne. Ancien travailleur de l’ONU, Zakaria donne maintenant des conférences pour dénoncer la duplicité du discours islamiste. Il croit que ce sont ses positions qui ont suscité une telle hostilité des gestionnaires du cimetière musulman. Qu’à cela ne tienne, il ne baisse pas les bras et il continue ses mises en garde contre l’islamisme. Finalement, il sera peut-être le plus libre des canadiens de se tenir encore debout devant une adversité aussi abjecte. Qui peut en dire autant?
Zakaria Fellah nous dit que «L’islamisme est une forme de fascisme. La mission du fondamentaliste islamique est d’éliminer toute personne dont l’opinion diverge, qui peut menacer ses aspirations politiques et religieuses. Ils sont l’unique menace à la liberté et à la civilisation. Trop d’Européens, trop d’Américains, et malheureusement trop de Canadiens ne réalisent pas le danger qui menace leur société.»
Son amour pour le Canada est indéniable – pour le Canada qu’il a choisi – pas celui qui se laisse envahir par des idéologies fascistes: «Le Canada est le plus généreux pays du monde. Il a accepté ma mère et ma famille et nous a donné un nouveau départ. C’est ça mon Canada! Nous ne sommes pas censés être pris en otage par des fanatiques.»
Source: Beryl Wajsman, The Louisa Fellah Affair, 26 septembre 2007