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LE CAIRE: Le président du Syndicat des médecins, Hamdy El Sayed, a réfuté les allégations de défenseurs des droits de l’homme que le projet de loi sur les transplantations d’organes crée une discrimination entre les musulmans et les chrétiens.
Le projet de loi sur les dons d’organes et les transplantations limite cette pratique aux membres de la famille et l’interdit entre personnes de religions ou de nationalités différentes. Cela aura pour effet de restreindre le trafic d’organes humains, a dit le Syndicat dans des déclarations précédentes.
En l’absence de réglementation, l’Égypte est en butte au problème du trafic d’organes depuis des années. La pauvreté et le désespoir ont conduit de nombreuses personnes à vendre leurs organes sans information adéquate sur les conséquences.
«C’est une loi raciste qui encourage la discrimination et qui opère une distinction entre les donateurs chrétiens et musulmans, réduisant les chances pour les patients d’obtenir leur transplantation d’organe», a déclaré Naguib Gabriel, directeur de l’Union égyptienne des droits de l’homme au Daily News Egypt.
Gabriel a ajouté qu’il avait déposé une poursuite contre le Syndicat des médecins.
Pour sa part, El Sayed a nié tout sectarisme dans la loi, disant que «si certains coptes sont en colère alors pourquoi est-ce que les musulmans ne le sont pas».
El Sayed a ajouté qu’en vertu du projet de loi, il n’est pas possible pour un Copte de donner des organes à un musulman et vice versa tout simplement parce que les dons ont été limités aux membres de la famille jusqu’au quatrième degré.
«Pour commencer, c’est dégradant pour les deux religions si, par exemple, un chrétien pauvre vend son rein à un riche musulman, ou si un musulman pauvre doit vendre son rein à un riche chrétien. Ce n’est pas juste pour les deux religions et c’est pourquoi nous avons fait cette loi pour arrêter le trafic d’organes».
El Sayed a poursuivi: «Il ne s’agit pas de promouvoir les différences entre les religions, mais de limiter le commerce d’organes autant que nous le pouvons».
Gabriel n’est pas d’accord. «Le projet de loi contribuera à élargir l’écart entre les musulmans et les chrétiens, puis nous aurons des hôpitaux séparés pour chrétiens et musulmans». Gabriel a ajouté que sur le long terme, il y aurait des sacs de sang pour les musulmans et d’autres pour les chrétiens».
«Cette décision est contrôlée par les Frères musulmans parce qu’ils contrôlent le Syndicat des médecins, et nous serons heureux si El Azhar et l’Eglise nous soutiennent contre ce projet de loi», a ajouté Gabriel.
Cheikh Gamal Kotb, ancien Président du Comité de la fatwa, a dit au journal pan-arabe Al-Hayat que rien dans l’islam n’empêche les musulmans de donner ou de recevoir des organes d’un musulman ou d’un non musulman.
El Sayed a souligné que l’objectif de la loi est d’éliminer le trafic d’organes. «Si les dons d’organes viennent du 3e ou du 4e degré de la famille alors on réduit les chances d’un trafic car il est peu probable que les membres d’une famille vendent leurs organes entre eux».
«L’Egypte est différente des autres lieux. Personne n’arrive en disant qu’il veut faire don de ses organes à des personnes qui ne sont pas dans sa famille. Cela se passe en Occident, mais en Egypte, ce sont le plus souvent les pauvres qui sont désespérés et qui finissent par vendre leurs organes pour l’argent», a ajouté El Sayed.
«Cela se passe dans des pays comme l’Inde, le Pakistan et la Chine. C’est très dégradant pour un être humain de faire cela».
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Voir aussi:
Canada – Les coptes canadiens manifesteront à Ottawa contre le gouvernement égyptien
Égypte – Maisons de coptes attaquées par des centaines de musulmans
Égypte – Massacre de chrétiens coptes, indifférence des autorités
“Si l’islam” – Réponse à la lettre “Ouvrez les frontières” de Safi Calamwy, publiée dans Le Devoir