Londres: Les communautés religieuses devraient être autorisées à appliquer leurs propres systèmes juridiques dans la mesure où ils n’entrent pas en conflit avec les droits de l’homme, a dit l’évêque de Ripon et Leeds.
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Le Révérend John Packer a déclaré lors d’un débat sur la primauté du droit à la Chambre des Lords qu’il est important de ne pas nier aux communautés religieuses, y compris l’islam, «le droit d’appliquer ses normes éthiques et morales là où elles ne contreviennent pas aux droits de l’homme».
Ses commentaires s’inscrivent dans la foulée des remarques controversées de l’archevêque de Canterbury sur la charia.
Mgr Packer a mentionné le droit de l’Eglise de refuser le mariage aux personnes divorcées ainsi que les tribunaux juifs Beth Din et le droit coutumier somalien qui permettent de «régler des litiges dans la sécurité d’un groupe culturel particulier sans avoir recours à la justice laïque» et de fournir un «havre pour des adjudications indépendantes».
Il a regretté la décision récente d’obliger les agences d’adoption catholiques à placer des enfants auprès de couples homosexuels, «au mépris de la liberté de conscience des catholiques romains en question».
«Il y a de nombreux aspects des pratiques et systèmes juridiques des différentes communautés et cultures au pays que nous devons accueillir, ainsi que d’autres que nous devons condamner parce que contraires aux droits de l’homme», a-t-il dit.
«Notre défense des droits humains ne doit pas nous faire oublier les avantages des lois culturelles».
Il a ajouté: «Dans notre préoccupation légitime pour les droits des femmes en vertu de la loi, et nos critiques de certaines dispositions de la charia, nous devons également faire attention à ne pas condamner tout ce qui vient de cette tradition particulière».
«A Leeds, comme ailleurs, nous avons salué l’offre de prêts et d’hypothèques conformes à la charia comme un exemple d’intégration multiculturelle qui a permis à des hommes d’affaires musulmans de prendre part à l’économie financière de notre pays».
«Les discussions entourant ces prêts et hypothèques ont permis de remettre en cause notre propre culture laïque où l’intérêt et les dettes sont tout simplement pris pour acquis».
Il a ajouté: «La protection en vertu de la loi est essentielle à notre société et doit le demeurer».
«En même temps, nous devons défendre le droit des groupes culturels et religieux d’affirmer leurs normes éthiques et morales, notamment le droit des communautés chrétiennes de le faire. En effet, nous pouvons en tirer des leçons pour améliorer le bien commun de l’ensemble de notre culture».
Voir aussi:
Grande-Bretagne – L’adoption de la charia « inévitable »
La charia bancaire – Tromperie et malhonnêteté
Canada – Les premières banques conformes à la charia en Occident
Homa Arjomand – Protéger les femmes et les enfants de la charia
La finance islamique, ou combien pour l’âme de la démocratie ?