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Extraits de: Ni vierges ni soumises, chronique de Rima Elkouri, La Presse, le 16 juin 2008
«Nous ne sommes ni vierges ni soumises», dit la pétition lancée par le mouvement Ni putes ni soumises à la suite de l’absurde décision d’un tribunal français de faire annuler un mariage parce que la femme, musulmane, avait menti sur sa virginité.
Devant moi, dans un café du Vieux-Montréal, Sihem Habchi, la présidente de Ni putes ni soumises, mouvement populaire né dans les banlieues françaises pour lutter contre les ghettos et l’inégalité. Jeune femme lumineuse de 33 ans au doux regard frondeur, c’est elle qui a pris la relève du mouvement lorsque Fadela Amara, son ex-présidente, a été recrutée par Nicolas Sarkozy pour s’attaquer à l’épineux problème des banlieues.
De passage à Montréal, Sihem Habchi a demandé à me rencontrer parce qu’elle ne veut pas que l’histoire du tribunal de Lille soit trop vite enterrée. Même si elle est soulagée que le jugement discriminatoire ait fini par être porté en appel, elle y lit un message dangereux qu’il faut à tout prix dénoncer. «Le verdict tombe comme une fatwa contre la liberté des femmes de France. Et on a l’air de quoi devant les femmes qui se battent en Égypte ou ailleurs?» demande-t-elle.
Pendant presque deux heures, Sihem m’a parlé de reconstruction d’hymen, du retour en force du test du drap blanc, de filles qui se suicident pour un flirt. Nos voisins de table auraient pu penser que nous parlions de la condition de la femme en Afghanistan. Mais non. Nous parlions de filles et de femmes qui vivent en France. (…)
La réelle émancipation viendra plus tard, en 2003, quand Sihem entendra Fadela Amara à la télé parler du combat de Ni putes ni soumises. «Putain, cette meuf (femme en verlan), elle a des couilles!» s’est-elle dit. «On n’a pas l’habitude de voir des nénettes qui parlent au péril de leur vie.» C’est là qu’elle a décidé de se joindre au mouvement, de dire tout haut ce qui la tracassait tout bas, de dénoncer la pression dont sont victimes les filles comme elles.
Le problème, c’est le silence, dit Sihem. C’est aussi le relativisme culturel de certains, féministes incluses, qui institutionnalise le communautarisme.
Ceux qui disent que c’est une question de liberté individuelle ou de vie privée et que l’on n’a pas à s’en mêler font fausse route. «Le féminisme, c’était quand même de dire que le privé est politique», dit-elle.
Le désir de contrôle du corps de la femme n’épargne pas les plus scolarisées, note-t-elle. «Il y a beaucoup de femmes qui mènent une double vie, qui ont l’air émancipées, qui sont avocates ou autre chose… Quand tu les croises, tu ne crois pas une seconde qu’un jour elles vont se plier à cette règle et se faire refaire l’hymen!» (…)
J’ai quitté Sihem avec cette phrase en tête: «Putain, cette meuf, elle a des couilles.»
Voir aussi:
France – La cour annule le mariage d’une musulmane non vierge
Égypte- Fatwa sur la restauration de l’hymen
Bien des musulmanes ne craignent pas tant l’islamophobie… que leur famille !
France – Féministes musulmanes contre musulmanes féministes
Paroles de musulmans – Nos féministes et défenseurs des droits humains en prennent pour leur rhume
Les accommodements renforcent la marginalisation des musulmans au Canada – Tahir Aslam Gora
Daniel Weinstock favorable à la charia. Mohamed P. Hilout le remet à sa place
Rapport Bouchard-Taylor ou l’accommodement immoral, par Mohamed P. Hilout
Jordanie – Crime d’honneur : la victime s’est avérée vierge