Le titre est un peu provocant… mais il traduit notre lecture de la position du Barreau du Québec, teintée d’idéologie politique. Lisez l’article de Mathieu-Bock Côté, qui dénonce le nouveau «chartisme», soit l’utilisation des chartes pour comprimer les libertés individuelles. Rapport Bouchard-Taylor : la tentation totalitaire, par Mathieu Bock-Côté. Et l’article de Jean-Jacques Tremblay: Libéralisme nord-américain plutôt qu’étatisme républicain
Lisez aussi le texte de Theodore Dalrymple, qui parle de la bureaucratie de l’égalité des chances, alimentée par la nouvelle tendance consistant à additionner les motifs de discrimination: «le multiculturalisme est devenu une opportunité de carrière et une source de clientélisme politique. Des soi-disant experts sur la sensibilité culturelle et l’égalité des chances – en général des personnes dont les ambitions dépassent de loin leur talent, sauf dans les intrigues bureaucratiques – se bâtissent de petits empires dont l’existence dépend de la permanence de la discrimination raciale et d’autres divisions dans la société.»
«L’hôpital où j’ai déjà travaillé a envoyé récemment un questionnaire à son personnel, leur demandant de fournir les renseignements sur leur race (17 catégories), leur orientation sexuelle (6 catégories), leur statut matrimonial (6 catégories), et leur religion (7 catégories), de sorte que la discrimination basée sur l’une quelconque des 4284 catégories possibles en résultant puisse être éliminée. Il est clair qu’il n’y aura jamais de fin au travail des bureaucrates de l’égalité des chances».
Le barreau prône la judiciarisation des droits économiques, sociaux et culturels, des droits collectifs qu’aucun pays occidental ne soumet à la juridiction des tribunaux, qui sont mal placés pour rendre des décisions ayant un impact sur l’allocation des ressources de l’État. Le champion des droits collectifs, c’est Cuba!
Ajoutez la mise en oeuvre des conclusions du rapport de recherche sur les médias commandé par la commission Bouchard-Taylor, qui recommande qu’on censure la dissidence et qu’on mette les médias au service de l’éducation populaire en vue de faire émerger l’utopiste «Homme Nouveau Pluraliste Intégral Sans Préjugés», et vous avez beaucoup de Cuba et un peu d’Algérie au Québec.
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QUEBEC, le 31 mai /CNW Telbec/ – Dans le cadre de deux ateliers tenus au Congrès du Barreau, des experts se sont penchés sur l’analyse des recommandations du rapport Bouchard-Taylor et sur l’application plus concrète de certaines recommandations ainsi que sur la progression des droits de la personne au Québec. Quoique le rapport Bouchard-Taylor soit bien reçu dans son esprit et ses grandes lignes, les experts des deux ateliers du Barreau ont insisté ou creusé davantage deux éléments en lien avec le rapport.
Egalité homme femme
Le Barreau réaffirme l’importance qu’il accorde à la primauté du droit ainsi qu’à l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour le Barreau, l’affirmation du droit à l’égalité pour tous, et pour les femmes en particulier, ne suffit pas. “Il faut atteindre l’égalité de fait, notamment en renforçant le chapitre IV de la partie I de la Charte sur les droits économiques et sociaux. C’est une question de dignité que d’accorder cette égalité qui mènerait à des politiques et mesures de protection des femmes dans des dossiers tels que la pauvreté, l’accès aux logements et, évidemment, l’équité salariale laquelle fait l’objet d’une loi, mais devrait être davantage renforcée” explique Me Lucie Lamarche de l’Université d’Ottawa.
Déjà en 2004, dans le cadre d’une consultation générale portant sur le projet de politique gouvernementale vers un nouveau contrat social pour l’égalité entre les femmes et les hommes, le Barreau du Québec se prononçait en faveur de l’atteinte d’une égalité de fait. Le Barreau soutient que des mesures spéciales ou positives sont nécessaires afin d’assurer que toutes les femmes jouissent d’un bénéfice égal de l’ensemble des droits fondamentaux.
Ces mesures permettraient d’affronter ou de corriger les discriminations multiples et croisées dont sont victimes les femmes. Beaucoup de chemin reste à parcourir pour que l’égalité de droit se traduise par une égalité de fait.
La révision de la Charte
Il serait à souhaiter que les diverses recommandations du rapport Bouchard-Taylor entraînent une révision de la Charte des droits et libertés de la personne dans son ensemble. Le renforcement de la protection des droits économiques, sociaux et culturels constitue pour le Barreau une condition essentielle pour contrer concrètement l’exclusion dont sont victimes de nombreux Québécois, notamment les femmes et les nouveaux arrivants. “La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse croit que la pauvreté constitue le plus grave problème de droits et libertés du Québec contemporain” souligne Me Marc-André Dowd de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. En plus de favoriser une cohérence des principes déjà consacrés, la révision globale de la Charte québécoise permettrait de raffermir et de bonifier certains principes, comme les droits économiques, sociaux et culturels, desquels découlent souvent le droit à l’égalité. “Tous et chacun d’entre nous doivent avoir cette préoccupation d’aider dans toute la mesure du possible les laissés pour compte de notre société”, ajoute même le bâtonnier élu du Québec, Me Gérald R. Tremblay.
Le Barreau du Québec est l’Ordre professionnel de quelque 22 500 avocats et avocates. Afin de remplir sa mission qui est la protection du public, le Barreau maximise les liens de confiance entre les avocats et les avocates, le public et l’Etat. Pour ce faire, le Barreau surveille l’exercice de la profession, soutient les membres dans l’exercice du droit, favorise le sentiment d’appartenance et fait la promotion de la primauté du droit.
Renseignements: et entrevues: France Bonneau, Directrice des communications, (514) 743-1930 (cellulaire)