Fabrice de Pierrebourg, Journal de Montréal, le 17 avril 2008.
L’imam montréalais qui a publiquement soutenu qu’Adil Charkaoui a été un djihadiste convaincu et qui est en plus l’objet d’une plainte pour «propagande haineuse» se serait fait montrer la porte de la mosquée où il officiait.
C’est du moins ce qu’affirment ses fidèles sur le site Internet où l’imam Abou Al-Hayiti avait l’habitude de diffuser ses prêches enflammés.
L’imam en question était jusqu’à tout récemment en poste à la mosquée Dar Al-Arqam, rue Jean Talon Est.
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Depuis quelques jours, cet imam s’était retrouvé en fâcheuse posture, y compris au sein de sa propre communauté.
Tout d’abord, après avoir soutenu sur Internet, et confirmé au représentant du Journal de Montréal, qu’Adil Charkaoui, un Montréalais accusé par le Canada d’être un agent dormant d’al-Qaeda, ne lui avait pas caché son intention de se préparer pour le djihad.
L’imam Al-Hayiti estimait qu’il était «important que l’on sache qui est qui», avant de déplorer qu’il y avait «beaucoup de monde dans la communauté» qui en savait plus que lui sur Adil Charkaoui, «mais qui ne disent rien».
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Ces propos lui avaient valu de la réprobation sur les forums de discussions islamiques et islamistes.
Quant à Adil Charkaoui, ses avocates réfléchissent depuis à la possibilité de poursuivre l’imam en justice.
Cette semaine, c’était au tour de Marc Lebuis, le directeur du site web Pointdebascule, de porter plainte contre le même imam auprès de la Commission canadienne des droits de la personne.
À l’origine de cette démarche: un ouvrage de 357 pages intitulé Islam ou intégrisme.
L’imam y traite les femmes canadiennes de prostituées et de perverses qui se promènent nues dans les rues, prône la décapitation des homosexuels, rejette la démocratie, la laïcité, la mixité, etc.
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Montréalistan, par Fabrice De Pierrebourg, Stanké 2007