L’islam se présente comme religion de tolérance et de paix. Mais la tolérance de l’islam envers les autres religions a ses limites. C’est ainsi que le projet de Convention internationale contre la diffamation des religions promu par l’Organisation de la conférence islamique dans le but de lutter contre l’islamophobie (on vise en fait à créer un «délit de blasphème» poursuivable devant les tribunaux civils) a été jugé inacceptable par le Conseil consultatif de l’Arabie saoudite, vu que l’interdiction de diffamer les religions viserait l’ensemble des religions, ce qui obligerait les saoudiens à «respecter» des croyances comme l’hindouisme, le bouddhisme, la foi bahaï, etc. Le retrait du soutien de l’Arabie saoudite à ce projet de Convention sur le blasphème, quoique fondé sur des motifs odieux, est une excellente nouvelle!
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(CNSNews.com) – Une initiative islamique visant à créer une Convention internationale contre la «diffamation des religions» a rencontré un obstacle inattendu cette semaine en Arabie saoudite, où des membres d’un organe consultatif du gouvernement ont fait valoir que l’initiative pourrait obliger les musulmans à reconnaître les croyances païennes.
L’initiative en vue de proscrire les insultes contre les religions et les figures religieuses est menée par les 57 membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) en réponse à des représentations occidentales de l’islam et de Mahomet de manière considérée offensante par les musulmans.
Bien que l’objectif soit la protection de l’islam, l’OCI fait campagne pour une convention contre les insultes envers toutes les confessions afin de gagner le soutien à l’ONU. En décembre dernier, une résolution sur la «diffamation des religions» parrainée par l’OCI a été adoptée en Assemblée Générale de l’ONU par un vote 108-51, avec près de la moitié du soutien venant d’États non musulmans. (Note de PdB: tous les pays occidentaux, y compris le Canada, ont voté contre cette résolution, ainsi que d’autres pays démocratiques, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, etc.)
Comme acteur clé de l’OCI, l’Arabie saoudite joue un rôle prépondérant dans cette campagne.
Le Conseil de la shoura d’Arabie saoudite – un organe qui conseille le gouvernement non élu du royaume – a examiné cette semaine une recommandation à l’effet que le ministère des affaires étrangères coordonne son action avec les divers groupes à l’ONU «pour adopter une convention internationale qui interdit d’offenser les religions et les personnalités religieuses de quelque manière».
La proposition a suscité de la dissidence. Des membres du Conseil ont fait valoir qu’une convention protégeant la diffamation de toutes les religions obligerait les musulmans à tolérer les autres croyances religieuses.
Le membre du Conseil Khaleel al-Khaleel a été cité par le Saudi Gazette comme mettant en garde contre un «piège», et disant que les concepts religieux diffèrent d’un pays à l’autre et d’une civilisation à l’autre.
«Les musulmans devraient-ils s’engager à respecter et à ne pas critiquer toute croyance déviante que d’aucuns considèrent comme une religion?» a-t-il demandé.
Un autre membre, Talal Bakri, a déclaré qu’une convention contre la «diffamation des religions» pourrait conduire à des demandes que les pays musulmans permettent des temples pour les religions païennes.
L’Arabie saoudite, qui est citée par le Département d’État américain comme l’un des plus flagrants violateurs de la liberté religieuse, ne permet pas les lieux de culte non musulmans, y compris les églises et les synagogues.
Le membre du Conseil qui a présenté la résolution, Mohammed al-Qowaihis, était d’accord de remplacer les mots «figures religieuses» par «les prophètes et les messagers de Dieu». (Dans l’islam, le terme réfère à une série de figures bibliques, d’Adam à Jésus – qui sont tous considérés comme des prophètes de l’islam -, ainsi que Mahomet, le «dernier prophète».)
Mais le Conseil a quand même rejeté la recommandation par un vote 77-33.
Le Conseil de la Shoura, dont les membres sont nommés par le Roi, est ce que l’Arabie saoudite a de plus proche d’un parlement. Ses positions peuvent se révéler inconfortables, compte tenu de la priorité accordée par l’OCI à la question de l’«islamophobie» et des affronts à l’islam, comme les caricatures de Mahomet.
Le royaume, berceau de l’islam et terre de ses sites les plus vénérés, accueille le secrétariat de l’OCI et est un important bailleur de fonds. Il a récemment accepté de financer la construction d’un nouveau grand quartier général de l’organisation à Djeddah, pour laquelle il a fait don de terres côtières de première classe.
Lors d’un sommet de l’OCI au Sénégal la semaine dernière, où l’«islamophobie» était en tête de l’ordre du jour, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le Prince Saud Al-Faisal, a déclaré que la liberté d’expression ne doit pas être utilisée comme prétexte pour porter atteinte «aux droits et libertés des croyances religieuses des individus».
«Nous demandons à la communauté internationale et à toutes ses institutions civiles et officielles, et à leurs médias de respecter l’islam en tant que religion divine et la plus répandue», a-t-il dit.
Le sommet a exprimé son soutien à une proposition présentée par le roi Mohammed VI du Maroc, appelant à une convention internationale pour définir les «règles et contrôles adéquats» pour la pratique de la liberté d’expression parallèlement à l’obligation de respecter les croyances religieuses et les symboles religieux.
Voir aussi:
Le rapport de l’Observatoire de l’islamophobie – faux diagnostic, mauvais traitement
Pour en finir avec le mot “islamophobie” – par le Belge Jean Thirion
Pour en finir avec le mot “islamophobie” – par l’Américain Dennis Prager
Doudou Diène blâme des caricatures, mais pas les manuels scolaires musulmans haineux
Arabie saoudite – Pas d’église sauf si le Pape reconnaît Mahomet comme prohète, dit un expert
« Fitna » – scénario de Point de BASCULE