L’ONU a accusé aujourd’hui le gouvernement soudanais d’être directement impliqué dans des violences sexuelles massives de filles et de femmes dans la région de crise du Darfour – un acte d’accusation accablant du rôle joué par la dictature islamiste du pays dans la catastrophe humanitaire.
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Un rapport du Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme affirme avoir la preuve que l’armée soudanaise a participé aux côtés de milices arabes dans le pillage d’au moins trois villes, violant les filles et les femmes et tuant au moins 115 personnes.
Les attaques contre Sirba, Sileia et Abou Suruj le 8 février par des hélicoptères de combat et des avions ont contraint 30000 personnes à fuir leurs foyers, dit Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, dans son rapport.
Cette étude est le dernier rapport de l’ONU, fondé sur les témoignages de témoins oculaires et des preuves par des travailleurs humanitaires, qui suggère que l’administration du Président Omar al-Bashir apporte aide et soutien aux brutales milices arabes janjaweed qui auraient pillé des villages et assassiné, violé ou déplacé leurs résidents.
L’année dernière, un rapport de l’ONU a produit des preuves photographiques que le gouvernement soudanais avait mené des bombardements secrets en dissimulant ses jets comme des avions de secours des Nations Unies. Le Soudan nie les allégations.
L’ONU déclare que la crise qui frappe la région du Darfour ravagée par la guerre a déjà tué près de 400 000 personnes et déplacé un autre 2,3 millions. Des groupes de défense des droits humains ont demandé aux gouvernements du monde entier d’isoler le régime de M. al-Bashir à cause de son implication.
«L’ampleur des destructions donne à penser que les dommages ont été une partie intégrante et délibérée d’une stratégie militaire», dit le rapport de 9 pages sur les viols.
Elle ajoute que ses préoccupations ont été ignorées dans les discussions avec le gouverneur du Darfour occidental nommé par le Soudan. D’autres fonctionnaires gouvernementaux ont nié toute collusion entre l’armée et les milices.
Selon le rapport, la plus grande partie d’Abou Suruj et une bonne partie de Sileia ont été brûlés lorsque des milices sur les chameaux et des chevaux se sont jointes à l’armée soudanaise pour attaquer les villages, indique le rapport. Certains résidents ont été brûlés vifs dans leur maison, dont une femme aveugle de 75 ans et une jeune fille handicapée.
Le rapport de Mme Arbour ajoute qu’il y avait également de «fortes indications» que les membres des forces armées soudanaises, ou SAF, ont commis des viols de femmes et de filles dans Sirba, situées à 30 milles au nord de la capitale du Darfour occidental, El Geneina. «Un témoin oculaire a raconté qu’elle a été témoin que quatre jeunes filles ont été escortées à une cabane abandonnée et violées sous la menace des armes par un groupe de soldats appartenant à la SAF», dit le rapport.
Selon le rapport, des hommes armés sur des chameaux et des chevaux ont tiré à l’aveuglette sur les résidents de Sirba et systématiquement pillé et incendié les maisons. Les troupes du Gouvernement n’ont rien fait pour arrêter les atrocités, ajoute le rapport.
À Sileia et Abou Suruj, des témoins oculaires ont déclaré aux enquêteurs des Nations Unies que les Forces armées soudanaises ont aussi pris part au pillage.
«J’ai été témoin du pillage des maisons, des magasins, des bureaux des ONG par SAF et janjaweed», a dit un témoin oculaire. «Ils chargeaient les marchandises volées dans leurs voitures et sur leurs chameaux et leurs chevaux et les emportaient».
Des Groupes de défense des droits de l’homme ont longtemps affirmé que le gouvernement soudanais riche en pétrole devrait être isolé par la communauté internationale pour le punir pour son rôle dans la crise. En revanche, la Chine, le plus grand investisseur international, a refusé de le faire, malgré les menaces de sanctions dirigées par la Grande-Bretagne et les États-Unis.
La question a entraîné le retrait de Steven Spielberg en tant que conseiller artistique pour les Jeux Olympiques de cet été, une décision qui a été très critiquée par la Chine.