Plus de 50 adeptes de la foi bahaïe sont condamnés à la prison pour avoir parlé de leur foi. Trois bahaïs sont envoyés en prison; 51 ont eu une sentence suspendue à la condition de fréquenter des cours d’endoctrinement. En Iran, la persécution de la foi bahaïe est systématique depuis 1979. Certains Bahaïs sont emprisonnés simplement pour enseigner leur foi à leurs enfants.
Téhéran (AsiaNews/Agencies) – L’Iran a condamné trois bahaïes hier à quatre ans de prison pour des infractions liées à la sécurité après avoir été reconnus coupables de propagande contre le système politique et de prosélytisme dans le sud de la ville de Chiraz, sous le prétexte d’aider les pauvres. 51 autres ont bénéficié d’un an de prison avec sursis à la condition qu’ils suivent des cours de propagande officielle par des fonctionnaires de l’État, a déclaré Ali Reza Jamshidi,
porte-parole du pouvoir judiciaire.
La religion bahaïe a été fondée en 1863 par un aristocrate perse qui est venu à être connu sous le nom de Bahá’u’lláh et qui se voyait lui-même comme un nouveau prophète dans le sens de Moïse, Jésus et Mahomet. Cela était en violation directe de l’islam qui affirme que Mahomet est le dernier des prophètes.
Les Bahaïs sont la plus grande minorité religieuse en Iran, avec environ 300 000 membres, mais en vertu de la constitution iranienne seul l’islam, le christianisme, le zoroastrisme et le judaïsme sont reconnus.
La foi bahaïe est considérée comme hérétique par les autorités iraniennes et a été interdite depuis l’avènement de la République islamique en 1979.
Plus de 200 Bahaïs ont été exécutés ou assassinés depuis lors, des centaines ont fini en prison, des dizaines de milliers ont été congédiés de leur emploi, privés de pensions ou empêchés de se lancer en affaires.
Toutes les institutions bahaïes ont été fermées – tous leurs lieux sacrés, leurs cimetières et leurs propriétés ont été saisis par le gouvernement ou détruits.
De nombreux Bahaïs ont été envoyés en prison simplement pour enseigner leur foi à leurs enfants. Leurs jeunes se sont vu refuser le droit d’aller à l’université, à moins qu’ils ne s’identifient comme musulmans.
Le 18 décembre 2007, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution exprimant sa très «vive préoccupation» pour les violations systématiques des droits de l’homme en Iran, qui comprennent le recours à la torture, la flagellation, l’amputation, la lapidation, les exécutions publiques et la répression des minorités, en particulier les Bahaïs.
La résolution invite le gouvernement iranien «à éliminer, en droit et en pratique, toutes les formes de discrimination et autres violations des droits humains».