KABOUL, Afghanistan (AP) – Un tribunal afghan a condamné à mort mardi un étudiant en journalisme de 23 ans pour avoir distribué un article qu’il a imprimé à partir de l’internet et qui, selon 3 juges, violait les principes de l’islam, a dit un fonctionnaire.
Le panel de trois juges a condamné Sayad Parwez Kambaksh à mort pour avoir distribué un article qui offensé l’islam, a déclaré Fazel Wahab, le juge en chef dans la province septentrionale de Balkh où le procès a eu lieu. Wahab n’a pas présidé le procès.
La famille de Kambaksh et le chef d’un groupe de journalistes ont dénoncé le verdict et déclaré que Kambaksh n’était pas représenté par un avocat lors du procès. Les membres d’un conseil d’oulémas avaient fait des pressions pour que Kambaksh soit puni.
L’affaire va maintenant à la première de deux procédures d’appel, a déclaré Wahab. Kambaksh, qui est emprisonné depuis octobre, restera en détention pendant l’appel.
Wahab dit qu’il n’a pas accès dans l’immédiat aux détails de l’article que Kambaksh a distribué, sinon que c’était contre l’islam. Kambaksh a discuté de l’article avec ses camarades de classe et son professeur à l’Université de Balkh, et plusieurs étudiants se sont plaints auprès du gouvernement, a déclaré Wahab.
Le frère de Kambaksh, Yacoubi Brahimi, a décrit la procédure de mardi comme un «procès secrets», et dit que la famille ne savait pas qu’il allait se dérouler. Certains ont accusé Kambaksh d’avoir écrit l’article en question, mais Brahimi a déclaré que son frère l’avait imprimé à partir de l’internet.
«Il leur a dit qu’il n’avait pas écrit cet article», a déclaré Brahimi. «Il a été écrit par un Iranien.»
Wahab a déclaré que Kambaksh a dit au tribunal qu’il pouvait se défendre lui-même et n’avait pas besoin d’un avocat. Mais le frère de Kambaksh a déclaré que son frère aurait dû avoir un avocat.
Wahab a déclaré que le Président Hamid Karzaï peut pardonner Kambaksh parce qu’il avait avoué avoir violé les principes de l’Islam.
Rhimullah Samandar, le chef de l’Union Nationale des Journalistes de l’Afghanistan basée à Kaboul, a déclaré que Kambaksh avait été condamné à mort en vertu de l’article 130 de la constitution afghane. Cet article dit que si il n’existe pas de lois concernant une question, alors une décision du tribunal devrait être en accord avec la jurisprudence Hanafi.
L’école Hanafi est une école orthodoxe de jurisprudence musulmane sunnite suivie dans l’Asie du sud et l’Asie centrale.
Samandar a demandé à Karzai d’intervenir.
«Nous condamnons totalement ce procès», a déclaré Samandar. «Il va à l’encontre de la liberté d’expression et de la liberté de la presse».
Des religieux dans les provinces de Balkh et de Kunduz ont organisé une manifestation dans la ville de Mazar-i-Sharif la semaine dernière contre Kambaksh, demandant au gouvernement de ne pas le libérer.
Kambaksh travaille aussi comme journaliste au journal Jahan-i-Naw à Mazar-i-Sharif.
Voir aussi sur notre site:
Afghanistan- Journaliste accusé de blasphème