Le procès de Mohammed Hegazy doit reprendre ces jours-ci. Menacé de mort, ce chrétien d’arrière-plan musulman continue à se battre pour que la mention religieuse soit enlevée de la carte d’identité en Égypte.
Depuis que sa photo est passée en première page des journaux égyptiens, Mohammed doit se cacher. Si on le reconnaît dans la rue, il peut devenir une cible facile. Mohammed a 24 ans. Il s’est converti au christianisme quand il en avait 16 et ne veut plus être considéré comme un musulman. « C’est à cause de mon bébé que j’ai décidé de porter mon cas devant la justice » explique Hegazy.
Avant les années 90, quand un musulman se convertissait au christianisme, il quittait le pays. Mais depuis quelques années, cela tend à changer. Les chrétiens issus de l’islam décident de plus en plus de rester dans leur pays. Mais cela ne va pas sans poser problème car l’État – conformément à la loi islamique qui interdit l’apostasie – ne permet pas aux citoyens musulmans de changer de religion. Ceux qui sortent de l’islam doivent en quelque sorte vivre avec une double identité car en Égypte toutes les lois concernant la famille sont basées sur la religion islamique. Ils sont confrontés à de nombreuses difficultés en ce qui concerne le mariage, l’héritage et l’éducation de leurs enfants. « Tous les enfants de convertis sont comme des schizophrènes parce qu’à la maison, ils sont chrétiens mais à l’école, ils doivent agir comme des musulmans » raconte Mohammed Hegazy.
Mohammed est le premier à avoir osé lancer un tel débat en Égypte. Il en fait les frais et espère que cela pourra aider les autres convertis qui sont rejetés de la société et peu accueillis par les églises.
Voir aussi sur notre site:
Égypte – Une ONG refuse de défendre un converti au christianisme
Dans l’islam, on est libre d’entrer mais pas de sortir