Jakarta, 15 janv. (AKI) – Une mauvaise interprétation de l’islam peut être responsable de la maltraitance des enfants qui sévit à travers l’Indonésie, selon un groupe de protection national.
Dans une interview avec Adnkronos International (AKI), Seto Mulyadi, président du Comité national pour la protection de l’enfance (KPAI), dit que de nombreux parents se méprennent sur ce que l’islam dit des châtiments corporels.
«Il y a un dicton qui dit en Islam, « Au bout d’une canne se trouve l’or, », ce que les parents ont interprété comme un conseil pour discipliner leurs enfants», a dit Mulyadi.
«Beaucoup de parents ne réfléchissent pas sur les enseignements. Ils pensent que si vous voulez des enfants qui se comportent bien, alors c’est correct de les fouetter. »
«Mais l’islam signifie en fait que les parents doivent faire preuve de fermeté dans l’éducation de l’enfant », a-t-il ajouté.
Mulyadi a également expliqué que de nombreux parents considèrent leurs enfants comme des possessions.
«Les parents se sentent supérieurs et pensent qu’ils peuvent traiter leurs enfants comme ils veulent, que c’est dans l’intérêt de leur avenir ou de leur éducation».
Selon un nouveau rapport de KPAI, on estime que 72 000 enfants indonésiens ont été maltraités l’an dernier, soit physiquement, sexuellement ou mentalement, et la plupart des violences ont été infligées par des parents ou des proches.
Le rapport de KPAI indique que 447 294 enfants vivent dans la rue, 42 771 sont exploités sexuellement de manière commerciale, 232 726 ont abandonné l’école et 721 615 sont employés comme travailleurs.
Le rapport met également en évidence la façon dont les droits des enfants sont exclus des plans gouvernementaux, même si l’Indonésie a signé la Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant, qui appelle à défense des droits des enfants.
Bien que la plupart des abus se produisent dans des familles pauvres sans instruction, Mulyadi a expliqué que les abus se produisent également dans les familles riches.
KPAI réclame la création d’un ministère des droits de l’enfant et l’utilisation des médias pour apprendre aux parents à être plus affectueux.
Toutefois, Mulyadi dit que la priorité est que la culture doit changer sa perception de l’enfant et lève le tabou culturel qui contribue à la violence dans l’archipel.
«Beaucoup de parents pensent que le fait de rapporter les abus va apporter la honte sur la famille, surtout s’il s’agit d’abus sexuels», a-t-il dit.
On estime que près de 40% des 240 millions d’Indonésiens ont moins de 18 ans
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