Exemple parfait d’aveuglement et de confusion intellectuelle des médias québécois au sujet du racisme.
Alors que les médias québécois s’alarment du supposé racisme des Québecois qui contestent la participation d’artistes anglophones aux Célébrations de la St-Jean, aucun des médias n’a parlé d’un cas de racisme beaucoup plus important et qui fait la manchette internationale depuis un mois!
Extrait de: Les vrais racistes par Christian Rioux, Le Devoir, vendredi le 19 juin 2009
(…)
Mais, nous vivons une époque étonnante. Pendant que nos médias — repentance et culpabilité catholiques obligent! — ont entrepris de traquer le vieux fond raciste qui est censé se cacher en chaque Québécois, il leur arrive de ne pas voir la grosse enclume qui se balance au-dessus de leur tête.
Prenez l’UNESCO, cette organisation des Nations unies chargée de la culture et du patrimoine où le Québec se vante depuis deux ans d’avoir un représentant au sein de la délégation canadienne. Eh bien, saviez-vous qu’un grand nombre de pays caressaient le projet de nommer à sa direction un vrai raciste? Pas un pauvre bougre qui n’aime pas les chansons en anglais. Non, un vrai de vrai qui ne fait pas semblant. Et pourtant, alors que le scandale fait la manchette de la presse internationale depuis un mois, vous ne trouverez pas le moindre entrefilet sur ce sujet dans toute la presse québécoise. Qui a parlé d’ouverture sur le monde?
(…)
Regardons voir à quoi ressemblent les vrais racistes. Le candidat égyptien Farouk Hosni était jusqu’à récemment le favori pour succéder au directeur général de l’UNESCO, le Japonais Koïchiro Matsuura. Sauf que cet individu, qui est ministre de la Culture depuis 21 ans (!), n’y est jamais allé de main morte pour parler des Juifs.
(…)
Le plus surprenant, c’est que Farouk Hosni ne nie aucune de ces déclarations. Il prétend simplement s’être laissé emporter et brigue toujours le poste de directeur général d’une organisation qui a pour mission de favoriser le dialogue des civilisations.
(…)
Tant qu’à chasser les racistes, pourquoi ne pas chasser les vrais? En passant, le premier ministre du Québec, sa ministre de la Culture et son ministre des Relations internationales pourraient nous dire ce qu’ils pensent de la candidature d’un tel personnage à la tête d’une organisation où le Québec se targue d’avoir un représentant.
crioux@ledevoir.com