MAZAR-I-SHARIF, Afghanistan – Des dizaines de journalistes afghans et des militants ont demandé samedi la libération d’un journaliste arrêté par des agents de sécurité pour avoir prétendument fait des commentaires blasphématoires.
Sayed Perwiz Kambakhsh, 23 ans, journaliste du quotidien Jahan-e Naw et un étudiant en journalisme à l’Université de Balkh au nord de l’Afghanistan, a été arrêté il y a trois mois.
Kambakhsh a été accusé de se moquer de l’islam et du livre saint, le coran, pour avoir diffusé un article qui dit que le prophète Mahomet a ignoré les droits des femmes.
Les activistes se sont rassemblés à l’extérieur du bureau de la Commission des droits à Mazar-i-Sharif, capitale de la province de Balkh, exigeant la libération du journaliste.
Habibullah Habib, le chef de l’Université de Balkh, dit que Kambakhsh a été arrêté à la suite d’accusations par ses camarades de classe et qu’une enquête avait commencé.
Sayed Yaqub Ibrahimi, le frère de Kambakhsh qui est aussi journaliste, a déclaré que les accusations étaient fausses.
Des responsables de la sécurité ont refusé de faire des commentaires sur la question.
Le blasphème est passible de mort dans l’islam et l’Afghanistan est un pays musulman profondément conservateur.
Depuis la chute du gouvernement des talibans islamistes radicaux en 2001, des dizaines de journaux et autres publications, certains financés par des étrangers, ont vu le jour en Afghanistan, qui passe par une vague de liberté de la presse sans précédent dans son histoire.
Il y a quelques années, deux journalistes ont été arrêtés pour avoir fait des commentaires blasphématoires, mais ils ont a réussi à s’enfuir et ont reçu l’asile dans un pays occidental.
En 2006, un Afghan confronté à la peine de mort pour sa conversion au christianisme a été libéré et a obtenu l’asile en Italie après l’intervention de dirigeants occidentaux.