Avec la nouvelle terminologie hygiénique de l’administration Obama, il n’y a plus de «combattants ennemis». Il n’y a plus de «terroristes» ni de «guerre contre le terrorisme», il n’y a que des humains sans idéologie particulière qui causent des «désastres», et contre lesquels on lance des «opérations de contingence à l’étranger».
Dans un article fouillé intitulé The real world vs Obama’s imagery (Le monde réel versus le monde imaginaire d’Obama) paru dans le magazine indien de gauche Frontline, Marc W. Herold observe que «victime civile» a aussi disparu du nouveau vocabulaire hygiénique, une astuce qui, selon lui, permettrait de tromper la population américaine. Herold a calculé que le nombre de civils tués en Afghanistan avait considérablement augmenté depuis janvier 2009. Il accuse les médias américains de complaisance et de mensonge.
Le cas Al-Marri, un Saoudien qui s’était entraîné au Pakistan, montre qu’il y a des limites à ce que peuvent accomplir des opérations de contingence en Afghanistan ou au Pakistan. Aujourd’hui, les comploteurs de désastres d’origine humaine comme Al-Marri pourraient tout aussi bien s’entraîner dans des camps situés en Somalie, au Yemen ou dans le Sahara. Il y a même 35 camps d’entraînement djihadistes en territoire américain! Quant au conditionnement idéologique, il est disponible partout sur Internet et dans n’importe quelle mosquée près de chez vous. C’est le djihadisme sans frontières, mondialisé et délocalisé! L’idéologie islamiste, c’est le retour au 7e siècle, mais avec Internet et des téléphones portables (et la quête de bombes sales). Les attaques du 11 septembre avaient d’ailleurs été préparées à Hambourg, en Allemagne.
Al-Marri est entré légalement aux États-Unis avec sa famille en provenance d’Arabie saoudite. Les autorités américaines lui avaient délivré un visa d’étudiant. Il est maintenant passé aux aveux. L’ironie est que pendant des années, de nombreux médias et défenseurs de droits civils ont clamé que son arrestation était une grande injustice de l’administration Bush dans le seul but de semer la peur dans la population.
En fait, le véritable ennemi est l’idéologie fasciste barbare et nihiliste qui anime ces fous d’allah meurtriers. C’est l’islamisme, ce tsunami de haine qui se répand dans le monde entier à travers un réseau de mosquées et centres islamiques financés par les pétrodollars. Le reste n’est que tactique, et vocabulaire trompeur destiné à nous enfoncer dans un monde imaginaire. Comme si les Alliés s’étaient contentés de mener des opérations de contingence contre les troupes d’Hitler sans jamais dénoncer l’idéologie nazie, par crainte de stigmatiser le peuple allemand, laissant cette idéologie funeste proliférer et gagner de nouveaux adeptes.
C’est l’idéologie qu’il faut nommer, combattre, et vaincre. Sinon, il y aura des milliers d’autres Al-Marri, et les opérations de contingence menées par l’OTAN à l’étranger n’y changeront rien. L’augmentation des victimes civiles, comptabilisées par les médias asiatiques, sera d’ailleurs utilisée pour désigner l’Occident comme l’ennemi, plutôt que l’idéologie islamiste. Cette idéologie fasciste meurtrière continuera à progresser en Afghanistan, au Pakistan et ailleurs, y compris en Occident, obligeant les démocraties à se transformer peu à peu en états policiers semblables à Singapour.
L’aboutissement naturel et dévastateur de cette théologie absurde est décrit par le chroniqueur pakistanais Masood Hasan dans son pastiche Brave New World.
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AFP Etats-Unis: L’ancien “combattant ennemi” Ali al-Marri plaide coupable
PEORIA, Illinois (AFP) — L’ancien “combattant ennemi” Ali al-Marri a plaidé coupable jeudi de “soutien matériel” au réseau terroriste Al-Qaïda devant un tribunal fédéral de l’Illinois (nord), après avoir été détenu sans procès plus de cinq ans sur le sol américain.
La procédure de plaider-coupable prévoit que M. al-Marri purge une peine de 15 ans de prison, soit moitié moins que ce qu’il risquait si son procès avait eu lieu.
L’accord prévoit en effet l’abandon du chef d’accusation de “complot”, tel que formulé à côté du “soutien matériel”, lors de son inculpation fin février devant un juge fédéral de Peoria, dans l’Illinois.
Après avoir passé plus de cinq ans dans une prison militaire sans charge ni procès, il avait plaidé non coupable en mars.
Sa peine sera définitivement fixée le 30 juillet.
“Nous aspirons à de nombreux objectifs, mais rien n’est plus important que défendre notre pays et nos citoyens contre tout acte de terrorisme tout en garantissant que nous respectons l’Etat de droit et l’esprit de notre Constitution”, a affirmé le ministre américain de la Justice Eric Holder dans un communiqué.
Selon le texte du plaider-coupable, M. al-Marri reconnaît avoir été entraîné dans des camps terroristes au Pakistan entre 1998 et 2001 et y avoir rencontré Khalid Sheikh Mohammed, cerveau autoproclamé des attentats du 11 septembre 2001, qui lui a demandé d'”entrer au Etats-Unis avant le 10 septembre 2001 en sachant qu’il y resterait pour une période indéterminée”.
Selon ce document, l’accusation a retrouvé la totalité de ses communications électroniques avec Khalid Sheikh Mohammed entre juin et août 2001, et disposait d’un almanach dans lequel M. al-Marri avait “marqué les pages sur les barrages, voies navigables et tunnels aux Etats-Unis”.
M. al-Marri est accusé d’être un spécialiste en gaz toxiques, spécialement entraîné à leur utilisation et d’avoir cherché à se procurer du cyanure d’hydrogène, extrêmement toxique, une fois arrivé sur le sol américain.
Al-Marri “cherchait des cibles potentielles et à faire le maximum de victimes”, a déclaré Arthur Cummings, directeur adjoint de la branche sécurité nationale du FBI (police fédérale).
Dernier “combattant ennemi” – selon la terminologie utilisée par l’administration de l’ex-président George W. Bush, abandonnée depuis – détenu sur le sol américain, M. al-Marri, citoyen qatari et saoudien de 43 ans, était arrivé aux Etats-Unis en famille le 10 septembre 2001 muni d’un visa étudiant en règle.
Arrêté quelques mois plus tard pour escroquerie à la carte bancaire, il attendait son procès lorsqu’en 2003 le président Bush l’a déclaré “combattant ennemi”, le considérant comme une taupe d’Al-Qaïda.
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