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Après avoir passé la matinée à rattraper mes lectures de week-end, je suis tombé sur cet article en page 4 du New York Times. Voici le premier paragraphe: «BAGDAD – Au moins 80 personnes sont mortes et 120 autres ont été blessées jeudi dans trois attentats à la bombe, dont l’un commis par une femme kamikaze à Bagdad, qui, selon les autorités irakiennes, tenait la main d’un enfant en bas âge lorsqu’elle s’est fait exploser parmi un groupe de femmes et d’enfants venus chercher une aide alimentaire d’urgence».
Même en mettant de côté notre dégoût fondamental pour le terrorisme, trois choses particulièrement odieuses ressortent ici:
1. Une mère s’immole en emportant délibérément son enfant (présumé) avec elle. Pour les centaines d’attentats suicides commis en Irak à ce jour, il doit s’agir d’une première.
2. Les victimes faisaient la file pour une aide alimentaire. Les islamistes ont commencé par attaquer des soldats américains, puis des soldats irakiens, la police, les cérémonies religieuses de sectes rivales – s’enfonçant dans une spirale de nihilisme jusqu’à en être réduits, aujourd’hui, à faire sauter des gens affamés en quête de nourriture.
3. Ce crime odieux a été rapporté à la page 4 du New York Times. Et une analyse rapide des autres médias suggère que cette histoire a eu droit au même traitement de catégorie B. Ce type d’acte aurait fait les manchettes dans le monde entier il y a une décennie. Mais maintenant, ce n’est rien de plus qu’une autre histoire d’islamiste insensée qui massacre ses concitoyens musulmans. Avec son enfant. Bâillement d’ennui.
Cela en dit long sur le monde dans lequel nous vivons, n’est-ce pas?
