Pourtant, Obama s’est contenté du mot «atrocité» pour parler du massacre de 1.5 million d’Arméniens, évitant le mot «génocide», trop politiquement incorrect… Même là, le califat s’insurge.
La Turquie proteste contre les positions d’Obama sur l’Arménie
REUTERS: La Turquie a qualifié samedi d'”inacceptable” la vision de l’histoire présentée par Barack Obama dans un communiqué diffusé la veille à l’occasion des commémorations des massacres d’Arméniens en 1915-16.
Le président américain a publié une déclaration “en souvenir du million et demi d’Arméniens qui ont ensuite été massacrés ou conduits vers la mort dans les derniers jours de l’empire ottoman”, tout en saluant les actuels efforts de rapprochement entre Ankara et Erevan.
Lorsqu’il était encore candidat à la Maison blanche, Barack Obama avait parlé de génocide, terme utilisé par les Arméniens mais rejeté par les Turcs. Vendredi, il lui a préféré celui d'”atrocités”.
“Il y a des points sur lesquels je suis en désaccord”, a déclaré le président turc Abdullah Gül dans un communiqué repris par l’agence anatolienne de presse. “Des centaines de milliers de Turcs et de musulmans ont aussi péri en 1915. La douleur de tous doit être partagée.”
Le ministère des Affaires étrangères a jugé “inacceptable” l’histoire telle qu’écrite par le chef de la Maison blanche et appelé à une lecture impartiale de la période.
Malgré cette précaution nouvelle dans son vocabulaire, Barack Obama a souligné que sa position n’avait pas changé depuis son investiture en janvier.
“J’ai une vision constante de ce qui s’est passé en 1915 et je considère que l’histoire n’a pas changé”, a-t-il assuré. “Je plaide toujours pour une reconnaissance entière, franche et juste de ces faits.”
Les massacres de 1915, commémorés le 24 avril de chaque année en Arménie, empoisonnent les liens entre les deux pays depuis près d’un siècle.
La Turquie et l’Arménie progressent toutefois depuis plusieurs mois sur la voie d’une normalisation de leurs relations. Les deux pays se sont entendus mercredi sur un “cadre général” pour renouer leurs liens bilatéraux.
