Bon discours de Tony Blair. Il tombe cependant lui-même dans le déni lorsqu’il dit que les djihadistes pratiquent une forme «erronée et détournée» de l’islam, et que la marche de l’islam militant remonte aux 19e et 20e siècles. La doctrine du djihad violent et du suprématisme islamique est au cœur de l’islam, et la marche de l’islam en vue de soumettre le monde à allah par la puissance de l’épée et du canon a commencé il y a 14 siècles.
Tony Blair a toutefois raison lorsqu’il dit qu’il faut nommer l’idéologie, et la vaincre, comme l’ont été d’autres idéologies totalitaires.
Salim Mansur disait: «L’islamisme est une idéologie politique, une idéologie politique armée similaire au bolchevisme et au maoïsme. Tout comme le communisme était un mouvement internationaliste poursuivant un objectif internationaliste de subvertir la liberté et vaincre les démocraties, aujourd’hui l’islamisme est engagé dans un effort mondial pour renverser les démocraties et étendre les frontières où son idéologie, la charia, est mise en oeuvre.»
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Tony Blair appelle le monde à lutter contre l’islam militant
Tony Blair a dit qu’il ne regrette pas d’avoir engagé la Grande-Bretagne dans la guerre en Irak quand il était Premier ministre et a appelé le monde à affronter les extrémistes islamiques et à les vaincre. Il estime qu’en l’absence d’intervention, le problème ira en augmentant dans des pays comme l’Afghanistan.
Il a appelé à livrer contre l’islam militant une bataille semblable à celle qui a été livrée contre le communisme révolutionnaire.
Dans un discours prononcé hier soir dans le cadre d’un forum sur la religion et la politique à Chicago, M. Blair a déclaré que le monde d’aujourd’hui est confronté au danger que pose « une version extrême et erronée de l’islam», qui menace la majorité des musulmans ainsi que les non-musulmans.
« Notre tâche est simple: elle consiste à soutenir les musulmans qui croient profondément à l’islam tout en croyant en la coexistence pacifique, et à s’associer à eux pour affronter et vaincre les extrémistes qui n’y croient pas. »
Le discours de M. Blair tombe presque dix ans jour pour jour après celui qu’il a prononcé à Chicago au plus fort de la crise du Kosovo où il a exposé ce qu’il a décrit comme une «doctrine de communauté internationale ». Cette doctrine pose la légitimité d’une intervention, y compris une intervention militaire, non seulement lorsque les intérêts d’un pays sont directement concernés, mais aussi dans les cas de crise humanitaire ou de grave oppression d’une population civile.
Ce discours a été largement critiqué à l’époque comme désespérément idéaliste et même dangereux.
«À la lumière des événements survenus depuis lors, certains se sentent probablement vengés», a déclaré M. Blair hier soir, mais il a maintenu sa position. «Je crois toujours que ceux qui oppriment et maltraitent leurs citoyens méritent d’être écartés du pouvoir plutôt que maintenus au pouvoir», a-t-il dit.
En justifiant son intervention en Irak et en Afghanistan, il a déclaré que l’argument selon lequel la Grande-Bretagne doit revenir à une politique étrangère plus traditionnelle et plus réservée doit être rejeté.
« Le fondement de la doctrine que j’ai préconisée il y a dix ans demeure aussi solide aujourd’hui qu’à l’époque, a-t’il dit, soulignant qu’il y avait un lien entre les tueries de Mumbai, les attaques terroristes en Irak et en Afghanistan, les tentatives de déstabilisation de pays tels que le Yémen, et les camps d’entraînement des insurgés en Somalie.
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« Il ne s’agit pas d’un mouvement. Il n’y a pas un centre de commandement et de contrôle défini. Mais il y a une idéologie commune. De nombreux liens sillonnent la carte de l’extrémisme djihadiste. Et il y a des éléments à la tête d’un grand pays, à savoir l’Iran, qui apportent aide et réconfort à ceux qui la pratiquent. »
Se portant à la défense des efforts de l’administration Obama en vue d’engager un dialogue avec l’Iran, M. Blair a déclaré: «Le gouvernement iranien ne devrait pas pouvoir prétendre que nous avons refusé la possibilité d’un dialogue constructif. L’envergure et l’importance de cette civilisation antique et extraordinaire commandent qu’en tant que nation, l’Iran soit respectée et ait sa juste place dans les affaires du monde.» J’espère que ce dialogue sera couronné de succès.
Il a fait valoir que le but de cette invitation au dialogue devait être clair et qu’il dépassait l’objectif d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. « Il s’agit de mettre un terme à la politique de déstabilisation menée par le régime iranien et à son soutien au terrorisme. »
Énumérant les conflits à travers le monde, d’Israël jusqu’à l’Iraq en passant par les Philippines et l’Algérie, il a dit: « Il est temps d’émerger de notre état de déni. Il y a un élément commun important dans tous ces conflits : une partie qui y est profondément engagée affirme se battre au nom de l’islam authentique. »
M. Blair a dit que les racines doctrinales de l’extrémisme remontent à la période au cours de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle où, lentement mais sûrement, les penseurs et dignitaires religieux modernistes et modérés ont été écartés au profit du dogme radical de ceux dont l’autorité culturelle et théologique était souvent douteuse, mais dont l’intérêt réside dans la simplicité du message à l’effet que l’islam s’était éloigné de la « foi authentique ».
« La tragédie est que le fondement authentique de l’islam, tel que consigné dans le Coran, est progressiste et humanitaire, il voit la connaissance et le progrès scientifique comme un devoir, et c’est pourquoi pendant des siècles, l’islam a été la source de tant d’inventions et d’innovations. L’islam authentique est en fait le contraire de ce que prêchent les extrémistes », a-t-il dit.
Il s’est félicité que le Président Obama tende la main au monde musulman au début d’une nouvelle administration américaine, tout en prévenant que cela exposerait « l’illusion de croire qu’il existe une autre solution que mener ce combat à son terme. »
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« Mais l’idéologie, en tant que mouvement au sein de l’islam, doit être vaincue. Elle est incompatible non pas avec « l’Occident », mais avec toute société formée de gens ouverts et tolérants, et en particulier les nombreux musulmans ouverts et tolérants. »
Il a cessé de croire que le renversement d’un régime despotique suffit à créer les conditions d’un progrès.
« Cette bataille ne peut être si facilement gagnée. Comme elle est fondée sur une idéologie et que ses racines sont profondes, notre stratégie en vue d’une victoire doit être plus large, plus globale, mais aussi plus clairement définie. »
Il a présenté une stratégie en six points qui inclut le recours aux combats militaires si besoin est.
«Dans l’usage de la force, nous devons comprendre une chose très simple: lorsque nous sommes appelés à nous battre, nous devons le faire. Si nous sommes vaincus quelque part, nous risquons d’être vaincus partout.
Il a également recommandé des options «douces ». « Je n’accepte pas du tout le point de vue que la démocratie est impossible ou rejetée dans le monde musulman. Au contraire, ce n’est qu’en se démocratisant davantage – bien que graduellement – que ce combat sera finalement gagné.
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Voir aussi:
Combat (idéologique) contre Djihad (idéologique) – entrevue avec le théologien George Weigel
Canada – Salim Mansur : “Nous, musulmans, avons du travail à faire”