Les adeptes de la religion suprématiste™ sont au-dessus des lois des sales infidèles… Les plus dévots, comme ces djihadistes allemands qui préparaient de nouveaux 11 septembre, ne peuvent quand même pas s’abaisser jusqu’à reconnaître l’autorité des institutions des ennemis jurés d’allah…
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DUSSELDORF, Allemagne (AFP) – Allemagne: provocations et témoins muets au procès des islamistes
Le procès de quatre islamistes soupçonnés d’avoir préparé en Allemagne un nouveau 11 septembre a pris des allures de comédie jeudi à Düsseldorf, l’un des accusés multipliant les provocations et les témoins convoqués restant muets comme des carpes.
Il est 10h20 dans la salle du tribunal de haute sécurité de la ville rhénane quand le Turc Adem Yilmaz, qui comparaît depuis mercredi avec trois Allemands pour complot terroriste anti-américain, fait son premier éclat: les membres de la cour spéciale arrivent, tout le monde se lève, lui reste assis.
“Accusé Yilmaz, je vous prie de vous lever. Considérez que ce que je vous ai ordonné hier est un ordre constant”, lance le président de la cour, Ottmar Breidling.
Yilmaz sourit, reste vissé sur sa chaise, caressant la longue barbe qui encadre son crâne entièrement rasé. “Je ne me lève que pour Allah!“, avait-il lancé la veille, à l’ouverture du procès.
La sanction tombe: une semaine de prison pour outrage, avec prise d’effet immédiate, pour “ces provocations et ce manque de respect pour la cour”. “La coupe est pleine” et d’autres peines suivront si Yilmaz persiste, prévient le président.
Le procureur fédéral Volker Brinkmann en réclame d’ailleurs déjà une nouvelle. “Merci beaucoup!”, crie Yilmaz, 30 ans, assis dans le box des accusés derrière une épaisse vitre en verre. “Merci beaucoup!”, répète-t-il encore.
“Ca suffit!”, s’énerve le président.
“Notre client est adulte, il sait ce qu’il fait”, réagit l’avocate Ricarda Lange.
“C’est une prise de position très intéressante”, répond le président, cinglant.
Quelques heures plus tard, la cour inflige à Yilmaz une nouvelle peine pour outrage.
“C’est le carnaval”, réagit un journaliste.
Derrière sa vitre, Adem Yilmaz continue de sourire. Ces sanctions ne changent rien à sa condition actuelle: il est en détention provisoire depuis septembre 2007, après avoir été pris en flagrant délit de concoction de mixture explosive avec ses co-accusés Fritz Gelowicz et Daniel Schneider, deux Allemands convertis à l’islam.
Néanmoins, les journées passées en prison pour outrage ne sont pas déductibles de la peine qui pourrait lui être infligée à l’issue du procès. Adem Yilmaz encourt 15 ans de prison.
Outre cette joute, la cour s’est occupée jeudi de requêtes techniques qui ont peu passionné l’assistance, avant d’être spectatrice d’un défilé de témoins tous plus silencieux les uns que les autres.
19 membres des familles des accusés étaient cités à la barre, dont nombre de femmes voilées et d’hommes barbus.
Tous comptaient refuser de témoigner, se contentant de confirmer leurs nom, âge, lieu de résidence et profession.
Le président Breidling a bien tenté de faire pression, en arguant de l’intérêt pour les accusés que leurs proches s’expriment. En vain.
Selon l’acte d’accusation lu mercredi, Yilmaz, Gelowicz, Schneider et Atilla Selek, âgés de 23 à 30 ans, voulaient commettre au minimum trois attentats à la voiture piégée en Allemagne en ciblant essentiellement des intérêts américains.
Ils seraient liés à une organisation terroriste ouzbèke proche d’Al-Qaïda, l’Union du Jihad islamisque (UJI) et détenaient de quoi fabriquer des bombes dix fois plus puissantes que pour les attentats de Londres en 2005. Leur objectif selon le procureur: “anéantir les ennemis de l’islam” et “mettre le monde à feu et à sang”.
Le procès pourrait durer deux ans. L’accusation a cité à elle seule 219 témoins.
Dans la vaste salle ultra-moderne du tribunal, où la lumière du jour ne filtre qu’au ras du plafond, 521 classeurs s’alignent sur des étagères dans le dos des juges, cinq magistrats professionnels.
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