Contrairement à la version française de la dépêche de l’AFP, la version anglaise précise qu’il s’agit d’un remorqueur américain battant pavillon italien.
Les pirates somaliens sont morts de rire. L’approche du dialogue, du mea culpa, de la repentance sans fin, de la main tendue… ne semble pas porter fruits. Ils y voient un signe de faiblesse à exploiter. Ils ne craignent pas la US Navy.
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MOGADISCIO (AFP) – Somalie: un nouveau bateau capturé, le capitaine américain toujours retenu
Un remorqueur italien avec 16 personnes à bord a été capturé samedi dans le golfe d’Aden par des pirates somaliens, qui multiplient à nouveau les raids malgré la présence navale étrangère, alors que le capitaine américain d’un cargo est toujours retenu en otage sur un canot.
Cette nouvelle attaque intervient au lendemain d’une intervention militaire française qui s’est soldée par la mort d’un otage français retenu par des pirates depuis six jours à bord de son voilier, le Tanit. Les quatre autres otages français, dont le fils de l’homme tué, ont été libérés.
Deux pirates ont également été tués et les trois autres capturés, mais c’est la première fois au cours des dernières années qu’un otage meurt lors d’une telle opération de libération dans la région.
Les activités lucratives des pirates somaliens, qui ont atteint des sommets en 2008, connaissent depuis une semaine un nouveau regain d’intensité spectaculaire au nez et à la barbe des puissances navales mondiales déployées dans l’océan Indien.
Un nouveau bateau, le remorqueur italien Buccaneer, a ainsi été capturé samedi dans le golfe d’Aden, a indiqué à l’AFP un responsable de la société Micoperi Marine Contractors, qui en est le propriétaire.
“Dix Italiens, cinq Roumains et un Croate se trouvent à bord”, a précisé Claudio Bartolotti depuis Ravenne (nord de l’Italie). La société a été prévenue vers 12H00 (10H00 GMT) de l’action de piraterie par un mail “probablement envoyé par les pirates” et est restée depuis sans nouvelles, a-t-il indiqué.
Selon une organisation maritime régionale indépendante, qui avait dans un premier temps parlé de la capture d’un remorqueur américain, les membres d’équipage sont indemnes.
Le Buccaneer, long de 75 mètres, remorquait deux barges, a dit à l’AFP à un porte-parole de l’Otan qui a ajouté qu’un autre navire, l’Anatolia, également “attaqué” samedi, avait réussi à prendre le large.
Selon l’agence italienne Ansa qui ne cite pas ses sources, la frégate Maestrale de la Marine italienne se dirigeait vers la zone de capture du Buccaneer.
De son côté, le groupe de pirates qui a attaqué mercredi le porte-conteneurs battant pavillon américain Maersk Alabama, a indiqué samedi vouloir “transférer” sur un bateau plus sécurisé le capitaine du cargo, Richard Phillips, qu’il retient en otage sur un canot.
Le canot, à bord duquel se trouvent l’otage américain et quatre pirates, est surveillé par le croiseur américain Bainbridge. Une frégate de la Marine américaine avec des hélicoptères à bord est aussi dans la zone tandis qu’un navire d’assaut amphibie restait plus loin.
Les pirates réclament une rançon mais un de leurs chefs, Abdi Garad, a affirmé samedi à l’AFP que les discussions avec les responsables américains étaient “toujours” dans “l’impasse”.
“Nous prévoyons de transférer l’otage sur un bateau près de Garacad, pour qu’on puisse patienter si les négociations durent”, a-t-il expliqué. Garacad est situé à 130 km au sud d’Eyl, une des principales bases des pirates somaliens, dans la région autonome du Puntland.
“J’ai peur que cette affaire ne se termine de façon désastreuse (…). On nous informe que les Américains veulent monter une opération de sauvetage comme les commandos français”, a toutefois prévenu Abdi Garad.
Arrivés samedi à Djibouti, les quatre survivants du voilier Tanit étaient quant à eux attendus dimanche à Paris.
Le ministre français de la Défense Hervé Morin n’a pas exclu que le propriétaire du voilier, Florent Lemaçon, ait pu être tué par “un tir français” lors de l’assaut. Une enquête a été ouverte.
M. Morin a ajouté qu’une rançon avait été proposée aux pirates, en raison de la présence d’un enfant de trois ans parmi les otages. “Il fallait tout essayer pour récupérer la famille, y compris mettre en oeuvre des solutions pas habituelles”, a-t-il expliqué.