Sauver la face! Une vidéo montée, un complot international, un complot juif, dans le but de faire passer les musulmans pour des barbares et faire dérailler le processus de paix dans la région de Swat…
ISLAMABAD: Lundi, les médias ont rapporté que l’adolescente qui a été filmée en train d’être fouettée par les talibans dans la vallée de Swat au Pakistan, a fourni aux autorités du gouvernement une déclaration dans laquelle elle nie que cet incident ait jamais eu lieu.
Chand Bibi, la jeune fille de 17 ans qui a été montrée pendant qu’elle était maîtrisée par trois hommes et qu’un quatrième la fouettait, aurait dit hier au juge d’un tribunal islamique, ou Qazi, et au Commissaire divisionnaire Syed Mohammad Javed, qu’un tel incident n’était jamais arrivé.
L’incident a été condamné au Pakistan et dans le monde et le Premier ministre Yousuf Raza Gilani a ordonné une enquête après que les chaînes de télévision aient diffusé la semaine dernière une vidéo de la fille se faisant fouetter.
Le juge en chef de la Cour suprême, Iftikhar Chaudhry, s’est saisi d’office de l’affaire et a ordonné au Secrétaire de l’Intérieur et d’autres fonctionnaires de comparaître devant lui pour fournir des explications.
Le ministre de l’Information de la Proinvce des territoires du Nord-Ouest, Mian Iftikhar Hussain, a dit au quotidien The News que Chand Bibi avait fait une déclaration aux deux fonctionnaires qui ont visité son village de Kala Killay dans la sous-division de Kabal hier.
Citant le commissaire divisionnaire, Hussain a déclaré la jeune fille avait précisé qu’elle était mariée à un homme du nom de Adalat Khan. Elle a réfuté les rapports voulant que tous deux aient été fouettés par les Talibans pour les punir d’avoir eu des «relations illicites», et ensuite mariés de force.
Hussain a également dit que Chand Bibi avait fait part de son incapacité à comparaître devant la Cour suprême car elle-même et sa famille estiment qu’il n’est pas approprié pour une jeune fille pashtoun qui observe le purdah (ndlr: réclusion) de se montrer devant des caméras de télévision et des spectateurs.
« Elle a demandé au juge et au commissaire de lui épargner une comparution devant la cour à Islamabad » a-t-il dit, ajoutant que les deux fonctionnaires s’étaient rendus dans le village pour enregistrer les déclarations du couple suivant la directive du Premier secrétaire de la Province de la nouvelle frontière du Nord-Ouest.
L’incident a soulevé l’indignation au Pakistan, et la société civile et les défenseurs des droits humains ont organisé des manifestations dans tout le pays. L’incident a également été condamné par la plupart des érudits religieux et partis politiques.
Le mari de Chand Bibi a dit qu’il était prêt à comparaître devant la Cour suprême. Le juge du tribunal Qazi a enregistré sa déclaration, et lui aussi a nié les rapports voulant que lui et sa femme aient été fouettés par les talibans.
Hussain a prétendu qu’une fausse vidéo a été faite pour ternir la réputation de la population de Swat et perturber le processus de paix dans la région. « Nous condamnons les actes de répression contre les femmes … Mais l’incident décrit dans la bande vidéo n’a jamais eu lieu à Swat », a-t-il dit.
Il a affirmé que la bande vidéo avait été diffusée dans le cadre d’un « complot pour saper l’accord de paix de Swat et faire pression sur le président (Asif Ali) Zardari en vue de l’empêcher de signer » un règlement sur l’application de la loi islamique dans la région.
Pendant ce temps, l’homme qui a filmé les talibans en train de fouetter Chand Bibi a déclaré que l’incident s’était produit il y a environ deux semaines. Shaukat a dit à Dawn News que le traitement infligé à la jeune fille était en fait une «punition» pour son refus d’accepter la demande en mariage d’un militant. L’homme qui a demandé Chand Bibi en mariage a joint les rangs des talibans après le refus, et c’est de cette manière qu’il s’est vengé, a dit Shaukat.
Interrogé sur la réaction des gens qui avaient été témoins de l’incident, Shaukat a dit que les gens de Swat ont tellement peur que personne n’a le courage de s’élever contre les talibans et leurs verdicts.
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