La première démarche dans la lutte aux crimes d’honneur qui ont maintenant lieu aussi en Occident, est de reconnaître que ce phémomène existe, et d’ouvrir un débat sur le sujet.
Quand le magazine Toronto Life a publié un article sur la mort d’Aqsa Parvez, victime du premier crime d’honneur au Canada, l’éditrice en chef Sarah Fulford a fait l’objet d’une campagne de dénigrement par le groupe anti-raciste Urban Alliance on Race Relations. On l’a accusée de racisme et d’islamophobie pour son emploi du terme « crime d’honneur ».
Ce genre d’attitude empêche la mise en place d’interventions ciblées visant à prévenir d’autres crimes d’honneur. La rectitude politique tue.
5000 femmes meurent pour l’honneur
Selon l’Organisation des Nations Unies, plus de 5000 femmes et filles sont chaque année victimes de “crimes d’honneur”. Commis par des proches, ces crimes – dont la forme la plus extrême est la mort – entendent punir un comportement jugé immoral, une relation considérée illicite comme le simple fait de discuter avec un voisin.
Pour l’ONU, les crimes d’honneur constituent une flagrante violation des droits humains. Afin de sensibiliser la population genevoise et les professionnel-le-s concerné-e-s par le sujet à la réalité des crimes d’honneur, l’office des droits humains, en partenariat avec l’Association araignées artisanes de paix, organise un colloque sur les violences faites aux femmes au nom de l’honneur.
A l’occasion de ce colloque, le documentaire “Tuée pour l’honneur” relatant l’histoire de Doaa, 17 ans, lapidée à mort pour avoir parlé à un jeune homme d’une autre confession que la sienne, sera projeté en présence du réalisateur, M. Giawdat Sofi.
Cet après-midi sera également l’occasion de discuter du rôle de l’Etat dans la lutte contre les crimes d’honneur, de la santé des victimes, de la violation grave des droits fondamentaux des femmes que ces crimes constituent et finalement de la situation au Kurdistan irakien.
L’ensemble des services de l’office des droits humains ont participé à l’organisation de ce colloque: le service pour la promotion de l’égalité entre homme et femme, le bureau du délégué aux violences domestiques, le bureau de l’intégration des étrangers et le service de la solidarité internationale.
La journée sera clôturée par un concert de l’artiste kurde Tara Jaff. Colloque public samedi 4 avril de 14h00 à 18h30, à l’Alhambra (Rue de la Rôtisserie 10)
Voir aussi:
Les crimes d’honneur en Turquie
La campagne de Muslims Against Sharia pour faire reconnaître l’”honoricide” comme un crime haineux
Crimes d’honneur – Depuis 2006 les Sikhs Canadiens prennent leurs responsabilités
Bien des musulmanes ne craignent pas tant l’islamophobie… que leur famille !