Les certificats de sécurité ne sont émis qu’à l’encontre des ressortissants étrangers soupçonnés de terrorisme qui ont été appréhendés en sol canadien. C’est une prison à trois murs: les personnes sous certificat ont le choix de retourner dans leur pays, ou de demeurer au Canada sous strictes conditions.
La surveillance de chacun de ces individus coûte entre 500 mille et 1 million $ par année aux contribuables canadiens, dont on sait tous que l’argent leur sort par les oreilles.
Sofia Khadr, alors âgée de 3 ans, tient une carte d’identité de son grand-père décédé, Ahmed Said Khadr:
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OTTAWA – Le présumé terroriste Mahmoud Jaballah a enseigné aux enfants de Ahmed Khadr au Pakistan, affirme un nouveau document du Service canadien du renseignement de sécurité qui établit des liens étroits entre Jaballah et une famille canadienne connue pour ses liens au terrorisme.
Les allégations selon lesquelles Jaballah a été plus qu’une simple connaissance du défunt Khadr sont contenues dans un résumé du dossier du SCRS contre le suspect d’origine égyptienne.
Le document de 64 pages déposé récemment en Cour fédérale met à jour un résumé rendu public en février dernier.
Le gouvernement fédéral a tenté d’expulser Jaballah sur la base d’allégations du SCRS qu’il est un membre senior de l’organisation terroriste égyptienne Al-Jihad, une accusation qu’il nie.
Le résumé de novembre 2008 reprend bon nombre des allégations contenues dans le précédent dossier du SCRS diffusé en février 2008, y compris des accusations qu’après son arrivée au Canada en 1996, Jaballah a eu des contacts réguliers avec Ayman al Zawahiri, le proche adjoint de Osama bin Laden.
Al Jihad, qui est étroitement lié au réseau terroriste al-Qaida, cherche à établir un État islamique en Égypte par des moyens violents, indique le résumé.
Jaballah, un père de six ans, a été libéré du Centre de détention des immigrants de Kingston en Ontario il y a deux ans. Il vit avec sa famille à Toronto sous de strictes conditions de liberté sous caution, y compris l’assignation à résidence.
Le résumé du SCRS a été déposé à l’appui d’un certificat de sécurité que le gouvernement fédéral peut émettre à l’encontre des non-Canadiens qu’il cherche à expulser parce qu’ils présentent une menace pour la sécurité du Canada.
Le SCRS allègue que Jaballah a eu des contacts répétés avec plusieurs terroristes après son arrivée au Canada, y compris par conversations téléphoniques et l’envoi d’argent.
Le SCRS n’indique pas dans son nouveau résumé comment il a obtenu l’information.
L’agence de renseignement affirme que Jaballah était un «contact établi » de Omar Khadr, un collecteur de fonds senior d’al-Qaida qui a été tué au cours d’une fusillade avec les forces de sécurité pakistanaises en octobre 2003.
« Jaballah a rencontré Khadr et son épouse Maha El-Samnah au Pakistan alors que les enfants Khadr étaient ses élèves», explique le résumé du SCRS. « C’est important, car Jaballah a nié avoir connu Khadr avant de le rencontrer à Toronto, où il a décrit Khadr comme une simple connaissance. »
Un des enfants Khadr, Omar, maintenant âgé de 22 ans, est détenu à la prison américaine pour terroristes à Guantanamo Bay à Cuba, sur des accusations qu’il a lancé une grenade qui a tué un infirmier de l’armée américaine au cours d’une fusillade en Afghanistan en 2002.
Lors d’une audience de la Cour fédérale en 2006, Jaballah a reconnu avoir eu des relations occasionnelles avec Ahmed Khadr et dit qu’il l’avait rencontré après son arrivée au Canada. Jaballah a dit qu’il l’avait invité une fois dans sa maison de Toronto pour une tasse de thé lorsqu’il s’était présenté avec sa belle-mère pour déposer des sacs d’épicerie pour la famille Jaballah.
Jaballah a dit au tribunal que lorsqu’il vivait à Peshawar au Pakistan dans les années 1990, il avait enseigné dans deux écoles et que plus tard, il est devenu directeur de l’une d’elles. Il a témoigné qu’il ne savait pas si les enfants Khadr avaient fréquenté ces écoles.
Le résumé du SCRS affirme que l’épouse de Jaballah, Husna Quintanilla, a dit à l’épouse de Khadr qu’elle devrait nier connaître Jaballah si jamais elle était interrogée « devant un tribunal ou ailleurs. »
Le SCRS réitère également sa prétention que Jaballah a été impliqué dans la coordination de l’attentat à la bombe de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie qui ont tué plus de 200 personnes.
Il est l’un des cinq présumés terroristes de nationalité étrangère que le gouvernement cherche à expulser.
Voir aussi:
Omar Khadr rêve d’une vengeance, son frère rêve de 72 vierges
Canada – Ottawa renouvelle les 5 certificats de sécurité