Il s’agit d’une mise à jour de: États-Unis – Obama veut se réconcilier avec les talibans “modérés”
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Pour les analystes, la proposition de Obama de dialoguer avec les Talibans modérés est inutile
KABOUL (Reuters) – La proposition du Président Barack Obama de tendre la main aux Talibans modérés ne réussira pas à mettre fin à l’insurrection afghane, car la guerre est orchestrée par des leaders talibans inflexibles et non par les modérés, disent des analystes.
Dans une interview avec le New York Times publiée sur son site Internet samedi, Obama s’est montré ouvert à transposer en Afghanistan une stratégie qui avait été utilisée en Irak avec des éléments modérés dans ce pays.
Le président afghan Hamid Karzai se félicite de la proposition de Obama, mais les analystes sont sceptiques.
« Les commentaires de Obama relèvent davantage du rêve que de la réalité», a déclaré Waheed Mozhdah, un analyste qui a écrit un livre sur les Talibans.
« Où sont les soi-disant Talibans modérés? Qui sont les Talibans modérés? » a demandé Mozhdah, qui a été fonctionnaire tant dans le gouvernement des Talibans que dans celui de Karzai.
L’administration Karzai pro-occidentale et le nombre grandissant des forces étrangères en Afghanistan ont été la cible d’attaques croissantes par les Talibans résurgents, Obama décrivant maintenant l’Afghanistan comme une priorité de la politique étrangère de son nouveau gouvernement.
Un «Taliban modéré», c’est comme un « tueur modéré». Existe-t-il une telle chose? », a demandé l’écrivain et analyste Qaseem Akhgar.
Obama a fait remarquer que par rapport à l’Irak, la situation est plus complexe en Afghanistan où il y a près de 70.000 soldats étrangers, dont 38.000 Américains, auxquels s’ajouteront dans les mois à venir 17.000 autres soldats américains.
Le nombre de troupes étrangères en Afghanistan a augmenté de façon constante depuis que les forces dirigées par les Américains ont renversé les Talibans en 2001 après qu’ils aient refusé de livrer aux États-Unis les dirigeants d’Al-Qaïda responsables des attentats du 11 septembre.
Le niveau de violence s’est également accru, les Talibans ayant intensifié leur campagne pour chasser les troupes occidentales.
Certains politiciens occidentaux et officiers militaires disent maintenant que la guerre ne peut être gagnée par les seuls moyens militaires et qu’une solution devra impliquer une certaine forme de réconciliation.
DEMANDES INFLEXIBLES
La clé pour mettre fin à la violence en Afghanistan est entre les mains des dirigeants des Talibans qui sont sur la liste américaine des personnes recherchées, a dit Mozhdah.
« Les leaders des Talibans sont à l’origine de l’insurrection, et non les soi-disant modérés. Pour mettre fin à la guerre, ils doivent être inclus dans les négociations et leur point de vue doit être entendu», a déclaré Mozhdah.
«Leurs noms doivent être retirés de la liste car ils sont la source de la crise. »
L’analyste pakistanais Rahimullah Yousufzai s’est félicité de la proposition de Obama de dialoguer avec les modérés, disant que les Américains prenaient finalement conscience qu’il n’y aura pas de solution militaire.
Mais lui aussi est sceptique sur les chances de négocier avec les Talibans, qui n’ont montré aucun signe de compromis dans leur principale revendication, à savoir que les troupes étrangères partent.
« Ils aimeraient pacifier certains éléments des Talibans, mais j’ai des doutes à ce sujet », a-t-il dit.
« Les Talibans sont très rigides dans leurs demandes. En fait, ils ne veulent pas discuter à moins qu’il y ait une certaine assurance que les forces occidentales quitteront», dit-il.
Les analystes ont déclaré que la proposition de Obama de tendre la main aux Talibans modérés visait également à diviser le mouvement, bien que Karzaï n’ait pas réussi à faire cela avec ses multiples offres de travailler avec les modérés au cours des dernières années.
« Je n’anticipe pas beaucoup de changements sur le terrain … Au cours des huit dernières années, il y a eu très peu de défections chez les Talibans », a déclaré Yousufzai.
«Ils ont le mollah Omar comme chef. Ils doivent parler au mollah Omar, et comme nous le savons tous, il est très inflexible. »
En Irak, le recours aux leaders de la communauté musulmane pour employer ses membres comme patrouilleurs dans leurs quartiers a été reconnue comme l’une des principales cause de la forte diminution de la violence.
Mais Ahmad Saeedi, un ancien diplomate et analyste, a dit que cette tactique ne réussirait pas en Afghanistan, où des milices armées deviendront un casse-tête supplémentaire pour Kaboul et l’Occident.
L’appel au dialogue avec les éléments modérés lancé par Obama visait à apaiser les pays européens de plus en plus déçus par ce qui ressemble à une guerre sans fin, avant un voyage qu’il doit faire là-bas, a dit Saeedi.
Les États-Unis ont besoin de mobiliser les pays de la région de l’Afghanistan et de considérer leurs demandes pour résoudre la crise de l’Afghanistan, a dit Saeedi.
Voir aussi:
États-Unis – Obama veut se réconcilier avec les talibans “modérés”