Les groupes terroristes financent possiblement leurs activités par le biais du khat, un stimulant illégal introduit en contrebande au Canada chaque jour, selon un rapport des services de renseignement récemment publié.
Selon le rapport du Centre intégré d’évaluation des menaces du gouvernement canadien « une partie des recettes impliquées dans le commerce mondial du khat financent possiblement le terrorisme ».
Le khat est une drogue illicite qui est très populaire chez les Canadiens d’origine somalienne. Il origine d’Afrique de l’Est et du Moyen-Orient, régions qui sont « préoccupantes » du point de vue du terrorisme » indique le rapport.
« Étant donné qu’un certain nombre d’organisations terroristes autour du monde financent leurs activités grâce au commerce de la drogue, et qu’une grande partie du commerce du khat émane d’une région du monde étroitement liée au terrorisme, il est possible qu’une partie du produit de ce commerce puisse se retrouver entre les mains de terroristes ou de leurs sympathisants ».
Une version déclassifiée d’une évaluation des renseignements datée du 6 décembre 2006 et intitulée Khat: Des liens avec le terrorisme? a été obtenue par le National Post en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Anciennement appelé Catha edulis, le khat est un arbuste à feuilles qui ne pousse que dans la Corne de l’Afrique et au Yémen. Mâcher du khat est un rituel quotidien chez les hommes en Somalie.
Comme il abrite l’une des plus importantes communautés somaliennes au monde, le Canada a connu une augmentation constante de l’utilisation du khat. Bien qu’illégal, le khat est encore largement disponible sur le marché noir dans des endroits comme Etobicoke, qui abrite le quartier « Petite Mogadishu » de Toronto, où il est vendu dans les arrière-boutiques des restaurants et commerces.
Le rapport annuel sur les drogues de la Gendarmerie royale du Canada, publié hier, indique que 14 tonnes de khat ont été saisies au Canada l’an dernier, les deux tiers de celles-ci à l’Aéroport international Pearson de Toronto.
Les drogues étaient destinées aux régions de Toronto, Montréal et Ottawa, régions « où se trouvent les plus grandes concentrations de communautés somaliennes » dit rapport de la GRC.
Les saisies ont été évaluées à 7 millions de dollars.