GENÈVE (Reuters) – Le commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a blâmé l’Iran pour la pendaison d’un homme reconnu coupable du viol de 3 garçons quand il avait 13 ans, en notant que le droit international interdit l’exécution de personnes pour des crimes commis alors qu’elles étaient mineures.
Makwan Mouloudzadeh, 20 ans, a été mis à mort mercredi dans une prison de l’ouest de la province de Kermanshah, disent les médias iraniens.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme Louise Arbour, ancienne procureur des Nations Unies pour les crimes de guerre et juge de la Cour suprême du Canada, a noté les rapports disant que les victimes présumées de Mouloudzadeh ont retiré leurs accusations et qu’il y avait un ordre pour une révision judiciaire de cette affaire.
«Le Haut Commissaire demande à la République islamique d’Iran de respecter ses obligations juridiques internationales et le fort consensus international contre l’exécution des mineurs», a dit Arbour dans une déclaration.
Deux importants pactes des droits de l’homme ratifiés par l’Iran – le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention relative aux droits de l’enfant – interdisent aux États d’imposer la peine de mort à des personnes qui étaient âgées de moins de 18 ans lorsqu’elles ont commis un crime, dit-elle.
L’Iran est le principal exécuteur d’enfants et de jeunes délinquants, d’après Human Rights Watch.
Le groupe basé aux Etats-Unis avait demandé à Téhéran d’empêcher l’exécution, en disant que Mouloudzadeh a été condamné à mort en mai par un tribunal de Kermanshah même si tous ses accusateurs ont rétracté leurs déclarations.
L’Iran affirme qu’il poursuit les criminels en vertu de la loi islamique de la charia et rejette les critiques de son dossier sur les droits de l’homme.
(Rapporté par Stéphanie Nebehay, montage par Sami Aboudi)