Les accommodements religieux… une tour de babel!
La Charte des droits reconnaît la liberté de conscience et de religion, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction par les pratiques et l’accomplissement des rites, ce qui inclut le droit de porter des vêtements distinctifs qui révèlent sa religion ou ses convictions. La Charte interdit aussi la discrimination fondée sur la religion et les convictions. Les employeurs, fournisseurs de services au public, écoles, etc. doivent accepter le port de ces vêtements, quitte à adapter l’uniforme réglementaire, le cas échéant, sous réserve de contrainte excessive, par exemple en matière de sécurité.
Que les croyances d’un individu «offensent» celles d’autrui n’est pas un motif qui peut être invoqué pour refuser une demande d’accommodement, dans la mesure où il n’y a pas atteinte à la sécurité d’autrui ou à l’ordre public.
De plus, la loi ne donne aucune définition de «religion». Rien ne prescrit que seuls les adeptes des religions établies ont le droit fondamental d’être accommodés. Que l’objet de votre spiritualité soit un être divin ou un extra-terrestre n’est pas pertinent. Croire que le créateur de l’Univers vous demande de déféquer en direction opposée de La Mecque ou de porter des tatouages, n’est pas pertinent non plus. Les mêmes règles valent pour ceux qui pratiquent l’animisme, le vaudou, la spiritualité amérindienne, etc. Les écoles de Toronto incluent d’ailleurs les «rastafariens» parmi les bénéficiaires d’accommodements religieux.
Les tribunaux ne cherchent pas à trancher les débats philosophiques ou théologiques ni à juger les convictions intimes des êtres humains. Si une personne de bonne foi affirme que pour elle, telle ou telle pratique revêt un caractère religieux ou spirituel, son employeur a l’obligation de l’accommoder même si cette personne se situe à la marge du mouvement religieux ou spirituel auquel elle adhère.
Il faut accommoder tout le monde… ou personne! Vivement une intervention législative pour mettre de l’ordre dans ce chaos, sinon les droits «fondamentaux» ne seront plus qu’une source de ridicule qui risque de tuer la Charte des droits!
Une centaine de raëliens manifestent, La Voix de l’est, le 5 février 2009
(Granby) Une centaine de raëliens ont manifesté contre le congédiement d’un des leurs devant l’usine Transformateur Delta de Granby, tôt hier matin. Jean-François Bergeron, l’employé en question, se dit victime de «discrimination».
Dès 6h30, les adeptes venus de Québec, Montréal et Sherbrooke faisaient les cent pas devant l’usine du parc industriel, en brandissant des pancartes. On pouvait notamment y lire «Un raëlien congédié! Patron et syndicat complices!» ou encore, «Odieux! Discriminatoire! Abus!».
…
«Toutes les minorités religieuses ont le droit d’être ce qu’elles sont et de croire en leurs convictions. C’est un droit fondamental et c’est pour cette raison qu’on est là aujourd’hui», a renchéri Sylvie Chabot, une raëlienne. …
Rappelons que Jean-François Bergeron, un mécanicien à l’emploi de Transformateur Delta depuis cinq ans, a été congédié le 26 janvier. M. Chabot a permis à La Voix de l’Est de lire la lettre adressée au travailleur par l’entreprise.
…«comme vous mentionnez vouloir reporter un vêtement qui ne correspond pas à notre code vestimentaire, nous nous voyons dans l’obligation de mettre fin au lien d’emploi qui nous unissait».
…L’entreprise a refusé de commenter la présence des raëliens devant l’usine. Elle a toutefois tenu à préciser que la religion de l’employé n’avait rien à voir avec son congédiement.
…Le travailleur a dit avoir été averti à quelques reprises par son employeur de ne plus porter ses t-shirts, ce qu’il a toujours refusé. Sur l’un d’eux, on pouvait lire «Dieu n’existe pas» et le second affichait un visage d’extraterrestre avec la mention «Voici le vrai visage de Dieu».
…Jean-François Bergeron affirme qu’il portait ses t-shirts depuis cinq ans. Les problèmes ont commencé en 2007, après que deux employés se sont plaints, dit-il.
…Dans une lettre du syndicat adressée à Jean-François Bergeron, on peut lire que ce qui est en cause est que «vous faites la promotion de votre religion en offensant celle des autres».
Voir aussi:
Québec – La charia fait son entrée dans une entreprise de Blainville, sous la pression du syndicat