La convention de Genève considère pourtant qu’il s’agit d’un crime de guerre. De plus, le Hamas se vante d’utiliser des femmes, des enfants et des personnes âgées comme boucliers humains, autant de «martyrs» envoyés au paradis… Voir la vidéo au bas de la page: «Nous désirons la mort, tout comme vous désirez la vie.»
La présence ou les mouvements de la population civile ou de personnes civiles ne doivent pas être utilisés pour mettre certains points ou certaines zones à l’abri d’opérations militaires, notamment pour tenter de mettre des objectifs militaires à l’abri d’attaques ou de couvrir, favoriser ou gêner des opérations militaires. Les Parties au conflit ne doivent pas diriger les mouvements de la population civile ou des personnes civiles pour tenter de mettre des objectifs militaires à l’abri des attaques ou de couvrir des opérations militaires.
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OFFENSIVE ISRAÉLIENNE À GAZA, AFP, La Presse, Actualités, dimanche, 11 janvier 2009, p. A8
Dispute sur la protection des civils. Un classique du conflit asymétrique
Jérusalem – Israël est accusé de se désintéresser du sort des civils, le Hamas de se dissimuler parmi eux. Les deux camps rabâchent les arguments d’une controverse sans fin puisque les protagonistes d’une guérilla ne peuvent guère agir différemment, selon des experts.
Le débat rituel sur ce thème a débordé à la suite de l’attaque israélienne à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, contre une école de l’ONU où de nombreux civils tentaient de s’abriter, qui a coûté la vie à 43 personnes, selon les services d’urgence palestiniens.
«C’est un débat stérile, ça revient chaque fois» qu’une guerre oppose une armée à un groupe rebelle, relève l’expert français Gérard Chaliand, grand connaisseur des guérillas, qui en a suivi plusieurs de près. «L’État reproche aux guérilleros de se cacher au milieu des civils, et il a raison, mais les combattants n’ont pas le choix. Si vous étiez le Hamas, vous vous mettriez au milieu de la population civile pour échapper à la liquidation physique, tandis que l’armée israélienne essaye de trouver le type là où il est. Pour le Hamas, dans le cas actuel, il n’y a pas de position de repli et il est coincé dans une chausse-trappe».
«Même avec les meilleures intentions et la meilleure technologie, il est extrêmement difficile de préserver la population non combattante des raids aériens ou d’une offensive terrestre, en particulier dans des zones urbaines densément peuplées comme Gaza, croit Jason Lyall, spécialiste de la guérilla et de la contre-insurrection à l’Université Princeton. Compte tenu du terrain à Gaza ainsi que de son étroitesse, il est difficile d’imaginer comment le Hamas pourrait éviter de tirer à partir de zones peuplées, même s’il le voulait, ce qui n’est manifestement pas le cas».
Jason Lyall voit trois avantages pour un groupe armé à se fondre dans la population: «Dissuader l’ennemi d’attaquer; provoquer des pertes civiles qui non seulement nuiront au statut international de l’État, mais créeront aussi de nouvelles recrues pour la guérilla; influer sur le débat dans l’opinion au sein de cet État».
Ce spécialiste minimise en conséquence les chances qu’Israël parvienne «par l’utilisation d’une violence aveugle à enfoncer un coin entre la guérilla et la population», une théorie avancée pour interpréter la brutalité de l’offensive.
«Une stratégie de ce type pourrait avoir une chance de succès à Gaza si Israël était décidé à s’emparer de bien plus que les lieux de tirs de roquettes, c’est-à-dire de la majeure partie ou de la totalité du territoire, estime-t-il, même si les probabilités sont faibles, au mieux, parce que cela pourrait déclencher un soulèvement nationaliste plus large dont la répression exigerait plus de violence encore».