La clarté morale revient peu à peu…
ROME (Reuters) – Des politiciens italiens de droite et de gauche se sont joint à des groupes juifs vendredi pour condamner l’appel d’un syndicat à boycotter des magasins juifs de Rome pour protester contre les bombardements israéliens dans la bande de Gaza.
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Alors que le syndicat nie les accusations d’antisémitisme, le maire de droite de la ville de Rome, Gianni Alemanno, a visité l’antique quartier juif de la ville connu comme le Ghetto et déclaré que la proposition «criminelle» faisait écho aux lois raciales du régime fasciste dans les années 1930.
« Je suis un citoyen italien et ça me rend furieux que des gens ne fassent pas de différence entre les mentalités et les opinions d’un Italien, et ce qui se passe en Israël », a dit le commerçant italien juif Giuseppe Livoli au journal La Repubblica.
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Les journaux italiens ont reproduit des tracts qui auraient été distribués jeudi par Flaica-Cub Union, un petit syndicat des secteurs du détail et de l’alimentation. Les tracts appelaient au boycott des « magasins dans le centre de Rome qui sont liés à la communauté israélite. »
Mais le président provincial du syndicat, Giancarlo Desiderati, dit sur son site Internet vendredi que « nous n’avons jamais identifié la communauté juive de Rome … Nous condamnons toute forme d’antisémitisme. »
« Ce que nous proposons avec notre initiative est un boycott définitif d’Israël parce que celui qui utilise la force militaire contre des civils non armés, qu’ils soient palestiniens ou israéliens, commet un crime contre la vie humaine», a déclaré Desiderati.
Le leader de la communauté juive de Rome, Riccardo Pacifici, a dit qu’il poursuivra le syndicat en vertu des lois italiennes contre le racisme.
Le Ghetto de Rome est le foyer de ce qui serait la plus ancienne diaspora juive dans le monde, datant du 2ème siècle avant Jésus-Christ. Visés par les lois raciales sous le dictateur Benito Mussolini dans les années 1930 et 1940, des milliers de juifs sont morts dans les camps de concentration nazis.
Les principaux syndicats italiens ont condamné comme «honteuse» la proposition de boycott et suggéré aux commerçants de Rome de jeter aux poubelles les tracts de Flaica. Ces tracts contenaient une liste des rues où dominent les magasins juifs avec la mention: « ventes souillées par le sang ».
Voir aussi:
Italie – Commerces juifs “identifiés et boycottés”