Selon ce qui est rapporté par La Croix, il semble que l’appel du Pape au respect absolu de la liberté de conscience, un droit consacré dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme mais nié par l’islam, n’a pas été entendu. Ni l’appel pressant de 144 chrétiens vivant comme minoritaires dans le monde islamique demandant l’abolition de la dhimmitude, le droit pour les musulmans de se convertir à une autre religion sans être exécutés, et la soustraction des non musulmans à l’application de la charia. À côté de mots tels que nous «affirmons», nous «proclamons», ou nous «professons», employés dans certaines parties de la déclaration commune, le terme «souhaitons», aux allures de voeux pieux, est utilisé pour ce qui concerne la liberté.
La déclaration commune indique que catholiques et musulmans ont souhaité « le respect de la personne et de ses choix en matière de conscience et de religion», ainsi que «le droit des individus et des communautés à pratiquer leur religion en privé et en public». «Nous affirmons qu’aucune religion et aucun de ses fidèles ne devraient être exclus de la société», ont-ils aussi écrit. La déclaration poursuit en disant que les catholiques et les musulmans renoncent «aux actes terroristes, en particulier ceux commis au nom de la religion».
L’une des personnalités musulmanes engagées dans le dialogue est H. E. Shaykh Prof. Dr. Mustafa Cerić, Grand Mufti et chef des oulémas de Bosnie-Herzégovine. Selon le site Notre Dame de Kabylie, ce mufti «ne cache pas son projet d’édifier une société bosniaque régie par la charia. Dans le passé bras droit d’Izetbegovic (ancien leader islamiste de la Bosnie), il a créé les groupes islamistes armés responsables en mars 1992 de l’épuration de milliers de civils serbes. C’est lui aussi qui s’est attaqué aux musulmans modérés de Fikret Abdic (1992-1995), quand ceux-ci ont refusé le projet de société totalitaire de la Déclaration islamique».
Quant à la déclaration sur le terrorisme, nous attendons qu’on nous donne des exemples contemporains d’actes terroristes commis au nom de la religion chrétienne…
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Extraits de: Musulmans et catholiques marquent une nouvelle étape dans leur dialogue
Un message commun signé par les membres du Forum islamo-catholique, rendu public jeudi 6 novembre au terme de trois journées de discussions, reconnaît la liberté de culte en privé et en public.
Le message commun tient en trois pages : une présentation de l’amour de Dieu et du prochain, pour les chrétiens et les musulmans, puis des affirmations sur un certain nombre d’engagements communs dans le monde, en matière de formation de la jeunesse, de développement social et économique, et surtout de liberté. Il comprend aussi, à la demande des musulmans, une affirmation sur le terrorisme, qui n’est pas le fait d’une seule religion, et aussi une condamnation de toute dérision de la religion et de ses symboles.
« Cela ne fut pas évident, avoue cependant un des participants catholiques, plus mitigé après trois jours de discussion. D’abord, on a parfois le sentiment que les musulmans veulent profiter de l’Église pour se donner une image de respectabilité. Et puis, ils cherchent à nous embarquer sur des problèmes politiques, notamment la Palestine. Enfin, il a été difficile de se mettre d’accord sur la liberté religieuse. »
C’est en effet sur le point 5 du message final, sur la liberté de culte, discuté jusqu’à la dernière minute, que les discussions furent le plus tendues. Les musulmans étaient très réticents à introduire la reconnaissance de la liberté de culte en public. Grâce au mufti de Bosnie-Herzégovine, qui a expliqué qu’il fallait aussi le faire pour les musulmans qui vivent en Europe, les catholiques ont eu gain de cause sur ce point. « Nos interlocuteurs musulmans nous ont bien confié qu’ils savaient que ce geste serait très mal perçu par certains de leurs coreligionnaires. C’est de leur part un acte courageux et responsable », confiait, ému, un participant catholique en sortant du Vatican. Dans le message, les participants sont convenus de se retrouver dans deux ans.
Kadhafi est l’un de ceux qui va mal percevoir le message commun
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